La Belle Hélène d’Offenbach à l’Opéra de Massy
Un Offenbach en force et en couleurs
Une belle distribution + un orchestre enthousiasmant + une mise en scène simple et éloquente = une Belle Hélène réussie.
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- 15 décembre 2024
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- Opéra & Classique
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DOMINIQUE ROUITS, AU PUPITRE DE L’ORCHESTRE de Massy, fait une lecture de l’œuvre d’Offenbach pleine d’enthousiasme, de force, de nuances et de rigueur. Il a donné une version magistrale de La Belle Hélène qui a fait ressortir avec une facilité déconcertante, une à une et comme autant d’évidences, les infinies nuances de la riche partition. Aussi bien les mélodies, très mises en valeur, que les moments de transition et surtout les entraînants galops, ont fait l’objet d’un traitement adapté ; aucun détail n’a échappé à la sagacité de l’artiste, à la virtuosité du chef. Dominique Rouits a notamment créé un moment musical plein de lyrisme lors de la valse, que le public a gardé en mémoire pour le chantonner, presque en chœur, à la fin du spectacle.
Olivier Desbordes, assisté par Yassine Benameur, conscient du fait que la production devait tourner, a disposé d’une scénographie (signée Patrice Gouron) on ne peut plus simple, mais plus que suffisante pour situer les lieux des actions, avec l’appui des vidéos d’une grande finesse signées Clément Chébli. La transformation de la plage de Nauplie en boîte de nuit au début du troisième acte est une décision étonnante certes, mais justifiée, compte tenu de la situation ludique proposée par les librettistes. En compensation à la relative légèreté des décors, Stella Croce a donné aux costumes la responsabilité de nous informer sur les lieux où nous nous trouvions et sur les personnages qui se trouvaient sur scène.
Une belle Hélène
La production disposait d’une palette de comédiens-chanteurs de grande dimension. On peut leur accorder, à tous sans exception, une bonne maîtrise des planches, une excellente diction qui a permis de suivre les dialogues signés (en grande partie) Meilhac et Halévy, doublée d’une époustouflante maîtrise de la gestuelle liée traditionnellement au genre bouffe. Même si nous sommes plus nuancés quant aux qualités vocales de quelques intervenants, n’épargnons pas nos éloges sur l’interprétation du rôle-titre par Ahlima Mhamdi, fine comédienne, à l’émission claire et franche, très à l’aise dans le registre aigu, puissante et nuancée : une Hélène de grande classe. À ses côtés, Raphaël Jardin est été un Pâris drôle et dynamique, doté d’un bel instrument vocal, beau timbre, belle projection, solide dans tous les registres, puissant.
Ont accompagné le couple protagoniste : Matthieu Toulouse, Colchas plein de dynamisme même avant le lever du rideau ; Mikael Piccone, Agamemnon, excellent comédien au récitatif clair et bien timbré ; Alfred Bironien, Ménélas, présent sur toutes les facettes dramatiques du personnage, doté par ailleurs d’une ligne vocale impeccable. Au total et toute proportion gardée, il nous a remémoré les vertus scéniques du grand Michel Sénéchal dans le rôle. Ont complété la distribution à un excellent niveau Analia Téléga (Oreste), Fabio Sitzia (Achille, Alexis Brison (Ajax 1), Eduard Ferenczi Gurban (Ajax 2), Aviva Manenti (Parthenis), Pauline Joly (Léaena), Flore Boixel (Bacchis), Nathalie Schaaff (la Pirincesse du Pirée).
Illustration : photo Chantal Latinier
Offenbach : La Belle Hélène. Avec Ahlima Mhamdi, Raphaël Jardin, Matthieu Toulouse, Mikael Piccone, Alfred Bironien, Analia Téléga, Fabio Sitzia, Alexis Brison, Edouard Ferenczi Gurban, Aviva Manenti, Pauline Joly, Flore Boixel, Nathalie Schaaff. Production Opéra éclaté, Clermont Auvergne Opéra, Opéra de Massy. Mise en scène : Oliver Desbordes ; décors : Patrice Gouron ; costumes : Stella Croce : lumières : Simon Gautier ; vidéo : Clément Chébli. Orchestre de l’Opéra de Massy, dir. Dominique Rouits. Opéra de Massy, 14 décembre 2024.
