Michel Ange d’Hervé Briaux
Ombre et lumière d’un génie
Un homme sort d’un bloc de marbre : c’est Michel-Ange ! Il est blanc comme ses sculptures et il passe peu à peu de la forme artistique à la vérité humaine. Il conte sa vie, son art, ses fureurs, et s’adresse surtout à un domestique, avec mépris, avec hauteur. Pour ce monologue d’un génie côté ombre et côté lumière, Hervé Briaux s’est inspiré de la correspondance de Michel-Ange qui nous est parvenue. Le personnage était difficile, ombrageux, misanthrope. La pièce ne prétend pas à la vérité biographique. C’est une vision, un trait de lumière tracé dans la nuit. Beau texte dont on peut dire qu’il est plus français qu’italien, car la musicalité des mots et de la langue de nos voisins y est absente.
Scénographiquement, le spectacle est déjà étonnant : ce décor de marbre dressé dans le vide, conçu par Chantal de La Coste, est admirable et le déroulement de l’action a cet aspect concis, compact. Quant à Michel-Ange, il est joué par l’un de nos plus grands acteurs, Luc-Antoine Diquero, tout en puissance et en déchirures : un fauve portant dans ses veines le raffinement de l’art. Quelle interprétation !
Michel-Ange, texte et mise en scène d’Hervé Briaux, scénographie et costumes de Chantal de la Coste, musique et son de Jean-Philippe François, lumières de Marie Nicolas, avec Hervé Briaux.
MC 93, Bobigny, tél. : 01 41 60 72 72, jusqu’au 15 octobre. (Durée : 1 h 10 ).
Photo Victor Tonelli
