MUSIQUE EN PERIGORD

• Publié par Caroline Alexander
• 2 août 2008
• Critiques
• Opéra & Classique
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Depuis vingt ans ce festival qui ne se pousse pas du col irrigue de musiques petites villes et villages du Périgord par une sorte de plongée en ruralité autour d’Audrix, ce village médiéval de pierres blondes qui fut à l‘origine de la manifestation.

Grandes musiques pour petits lieux

On pourrait le conjuguer au pluriel ce festival qui brasse les styles et les genres, démarre sur des notes de jazz – les Dixies Melodies et leurs envolées nostalgiques qui mettent des fourmis dans les jambes - et s’achève sur des sonorités du Moyen Age avec le groupe Tenso Electrica et la- compagnie Rosa Salvatja. De bout en bout, des pros aguerris, sinon célèbres se mêlent aux talents débutants. « De grandes musiques pour des petits lieux » plaide Jean Claude Levy président de l’association qui gère et programme l’événement qui, chaque été, à califourchon entre la fin du mois de juillet et la première quinzaine d’août anime les halles, les jardins et les églises des Eyzies, de Saint Chamassy, Saint Cyprien, Audrix, Campagne ou Grives. Jusqu’au célèbre Gouffre de Proumeyssac qui prête sa souterraine cathédrale de cristal à un concert d’un type inédit. Ce seront cette fois – très exactement jeudi 7 août -, les musiciens de l’Ensemble Cénizas qui feront résonner les couleurs et l’âpreté des musiques et des chants d’Amérique du Sud.

Benjamin Levy, étoile grimpante de la baguette

Après la délicieuse soprano Sandrine Piau qui fit ses débuts dans ce festival, après l’irrésistible Dominique Visse, le quatuor Satie ou le quatuor Ardeo, c’est, pour la première fois, un orchestre au grand complet qui inaugura mercredi 30 juillet l’éphémère théâtre de plein air installé devant la façade du château de Campagne. Les 26 instrumentistes de l‘Orchestre de Chambre Pelléas, cette jeune formation créée en 2004 sous le parrainage de Marc Minkowski, firent jouer leurs cordes, vents, cuivres et bois sous la direction précise et légère de Benjamin Levy, 34 ans, étoile grimpante de la baguette qui rafla déjà quelques Diapason d’Or et le tout récent prix de l’ADAMI. Programme éclectique qui permit de découvrir une curiosité de notre temps, la Suite pour Cordes de Bernard Herrmann, musique d’ambiance et de frissons composée pour le film Psychose d’Alfred Hitchcock puis entièrement remaniée par le compositeur en version de concert. La belle violoncelliste Emmanuelle Bertrand fut ensuite la soliste inspirée du Concerto pour violoncelle et orchestre n°1 en ut majeur de Haydn. Albert Roussel – Sinfonietta pour orchestre à cordes – et Franz Schubert – symphonie n°5 en si bémol majeur - clôturèrent la soirée sous les étoiles. La veille, entre les colonnes romanes de l’église de Saint-Chamassy une poignée de solistes de même orchestre firent alterner Beethoven et Schönberg avant un Mendelsohn – son octuor pour cordes en mi bémol majeur – enlevé en grâce et intensité.

L’Ensemble vocal et instrumental Viva Voce, dédié au répertoire baroque et aux musiques sacrées des 17 et 18ème siécle fera entendre motets et litanies de Montserrat, Leonarda, et autre Ortiz le 3 août en l’église de Saint Cyprien, le trio Lumen se produira dans la Chartreuse du Breuil de Grives, et l’église de Tayac des Eyzies, haut lieu de la préhistoire, le trio iranien Chemirani fera résonner les soyeuses percussions nées au pays des mille et une nuits….
Les enfants ne seront pas oubliés : «  L’enfant et la boîte » initiation ludique au théâtre et à la musique leur fera faire un voyage en chansons peuplé d’instruments comme autant de personnages. Rendez-vous est pris mardi 4 août entre Sharon Mohar, comédienne, Yonatan Avishai, pianiste et compositeur, Ehud Avushai, poète et les petits spectateurs sur le coup de 11h dans la salle des fêtes de Saint Cyprien.

Musique en Périgord, du 28 juillet au 10 août 2008 –
Renseignements, réservations :
05 53 30 36 09 – contact@stcyprien-perigord.com