Machine de cirque

Un spectacle époustouflant

Machine de cirque

Ils sont quatre garçons dans le vent, quatre Québécois, jeunes, beaux et virtuoses de leur art. Accompagnés par un musicien percussionniste hirsute, brillant, facétieux, très drôle dans son emploi de caractériel déjanté, ces circassiens de haute volée culbutent nos esprits par des acrobaties d’un autre monde. Non contents de défier la pesanteur avec l’air de gamins jouant dans un bac à sable, ils théâtralisent leurs numéros avec un sens sidérant de la chorégraphie, du mime. Ils cultivent subtilement l’art du burlesque dans des scènes chaplinesques où la musique rythme leurs performances et ponctue les moments clés. La variété de leurs propositions toutes plus créatives les unes que les autres, autant sur le plan des numéros de cirque que sur celui du théâtre est exceptionnelle. Durant une heure trente, ils cabriolent sur le plateau enchaînant les numéros à un train d’enfer et si on voit parfois leur essoufflement, ils affichent une bonne humeur farceuse et semblent souvent au bord du fou rire comme réjouis de leurs inventions blagueuses.

Ils évoluent dans un dispositif fait d’éléments hétéroclites, une sorte d’échafaudage à trois étages, improbable radeau de la méduse pour cinq survivants d’une Apocalypse. L’édifice, doté de divers accessoires, est fiché dans le sol par des piquets qui font office de mât chinois autour duquel ils glissent à une vitesse vertigineuse, s’enroulent, se font ascenseur de choc. Tout est hors normes ; les numéros de jonglage, de planche coréenne, les triples sauts périlleux en bord de scène qui les propulsent dans les cintres, les équilibres sur des monocycles de plus en plus hauts, l’hypnotique numéro de roue Cyr dans le mouvement de laquelle l’artiste s’inscrit comme l’homme de Vitruve de Léonard de Vinci. Les risques encourus sont parfois tels qu’on retient son souffle et cinq minutes plus tard on éclate de rire devant leurs mimiques et quelques mémorables trouvailles comme le jeu hilarant avec des serviettes de bain couvrant leur nudité. Le spectacle renoue avec les émotions du cirque à l’ancienne en en réinventant complètement les codes. La compagnie Machine de cirque s’est donné pour mission de rassembler les différents acteurs du milieu des arts et de la technologie autour de projets de production de spectacles de cirque. L’organisme mise sur l’excellence de ses productions (ils le prouvent) et sur un épanouissement durable de ses membres et de ses employés. Un projet louable à saluer.
À partir de 8 ans.

Machine de cirque. Idée originale et écriture du spectacle Vincent DUBÉ. Direction artistique et mise en scène Vincent DUBÉ. Collaborateur à l’écriture et à la mise en scène Yohann TREPANIER, Raphaël DUBÉ, Maxim LAURIN, Ugo DARIO, Frédéric LEBRASSEUR. Musique Frédéric LEBRASSEUR. Interprètes Elias LARSSON, Raphaël DUBE, Maxim LAURIN, Ugo DARIO. Musicien Frédéric LEBRASSEUR
Conseillers artistiques Martin GENEST, Patrick OUELLET, Harold RHEAUME. Conseillères à la scénographie Josée BERGERON-PROULX et Julie LÉVESQUE. Costumes Sébastien DIONNE. Éclairages Bruno MATTE. Son René TALBOT. A Paris, La Scala jusqu’au 3 novembre 2019 à 18h30, dimanche 18h. Durée : 1h30. Réservations : 01 40 03 44 30
www.lascala-paris.com
Une représentation exceptionnelle le 7 décembre à L’Olympia à Paris

© Loup-William Théberge

A propos de l'auteur
Corinne Denailles
Corinne Denailles

Professeur de lettres ; a travaille dans le secteur de l’édition pédagogique dans le cadre de l’Education nationale. A collaboré comme critique théâtrale à divers journaux (Politis, Passage, Journal du théâtre, Zurban) et revue (Du théâtre,...

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