Le mystère du gant de Berthet

La révélation du comique

Le mystère du gant de Berthet

Il est d’usage, lorsqu’une troupe va monter une pièce, de réunir les interprètes autour de leur metteur en scène afin de faire, assis autour d’une table, une lecture à voix haute. C’est à ce cérémonial de découverte que nous convie «  Le mystère du gant ».

Lorsque la représentation commence, une comédienne et un acteur annoncent, avant de s’installer derrière une table, qu’ils ne seront que deux mais liront néanmoins les treize personnages d’un vaudeville. Pour faciliter la compréhension d’un public qui risque de n’y rien comprendre, ils signalent que chaque changement de rôle sera doté d’un signe spécifique au personnage en question. Ce sera soit un accessoire (par exemple diverses moustaches), soit un geste ou un tic corporel. Ils ajoutent qu’ils se chargeront également des bruitages en direct, avec les moyens du bord.

Ce postulat étant énoncé, en avant pour parcourir au pas de charge les quatre actes d’un vaudeville des plus classiques ! En effet, les portes ne cessent d’y claquer, les quiproquos s’enchainent sur fond d’adultère, les domestiques sont maladroits, les intrus s’avèrent récurrents, les situations se reproduisent pour un comique de répétition. Et vlan, tout bascule très vite dans le burlesque et l’absurde.

Avec une virtuosité jamais démentie, Muriel Legrand et Léonard Berthet-Rivière gambadent à travers des répliques et des imbroglios décuplés par la parodie. Ils en profitent, en intermittence, pour s’adresser à un public embarqué dans la complicité. Il suffit de se laisser porter, désarçonner, déconnecter, affoler, réembarquer.

Inévitablement, devant la nudité du plateau, face à la performance, on risque de finir par trouver cet ensemble redondant par sa répétitivité. Qu’à cela ne tienne, c’est alors qu’intervient l’éclairage devenu un moment le troisième comparse de cette obscure histoire boulevardière. Des effets sonores

Rassurez-vous. Même si les comédiens du texte, virtuels donc, en viennent à vouloir changer le rôle des comédiens réels de la soirée, rien n’empêche la drôlerie, bien au contraire. Et quand chacun croit que c’en est fini, voici soudain la salle transportée au sein même d’un tableau surréaliste inattendu. Mais logique, du moins dans la logique de son absurde.

Durée : 70’
Dès 16 ans

En tournée :
12.10.2023 Maison culturelle Ath (Be)
18>20.10 Théâtre Sorano Toulouse
28>30.11 Le Manège Maubeuge
05.12. Maison de la Culture Tournai (Be)
20.12. Centre culturel Ciney (Be)
20 >22.03.2024 Maison de la Culture Bourges
26>30.03. Le Tandem Douai
04>05.04. Centre culturel Comines (Be)
16>26.04. Théâtre des Martyrs Bruxelles (Be)

Écriture, mise en scène : Léonard Berthet-Rivière
Avec Muriel Legrand, Léonard Berthet-Rivière
Scénographie : Jérôme Souillot
Création lumières : Christophe Van Hove
Compositeur musique : Maxence Vandevelde
Costumière : Élise Abraham
Réalisation textile : Cathy Péraux, Eugénie Poste, Manon Bruffaerts, Marie Baudoin, Jérémy Sondeyker
Effets spéciaux : Stéphanie Denoiseux
Construction bois : Marion De Gussem, Thomas Linthoudt, Dimitri Wauters
Chorégraphe de combat : Émilie Guillaume
Assistanat à la mise en scène : Kalya Barras
Régie générale : Benoit Ausloos
Production : Théâtre National Wallonie-Bruxelles
Coproduction : Théâtre de Liège
Partenariat : La Chaufferie-Acte 1
Soutien : Le Corridor, Latitude 50 - Pôle des arts du cirque et de la rue, L’Infini théâtre
Photo © Noémie della Faille

A propos de l'auteur
Michel Voiturier
Michel Voiturier

Converti au théâtre à l’âge de 10 ans en découvrant des marionnettes patoisantes. Journaliste chroniqueur culturel (théâtre – expos – livres) au quotidien « Le Courrier de l’Escaut » (1967-2011). Critique sur le site « Rue du Théâtre » (2006-2021)....

Voir la fiche complète de l'auteur

Laisser un message

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

S'inscrire à notre lettre d'information
Commentaires récents
Articles récents
Facebook