Le Revizor de Nicolas Gogol

corruption à tous les étages

Le Revizor de Nicolas Gogol

Le Revizor de Nicolas Gogol (1841) est une farce caustique qui dénonce la corruption à tous les niveaux de l’administration. Dans un village reculé de Russie on annonce la venue du Revizor, inspecteur général chargé de vérifier les comptes de la municipalité. Le bourgmestre, qui est loin d’être blanc-bleu, panique, fait des remontrances à ses conseillers tous coupables de malversations, abus de biens sociaux, vols, etc. et lui le premier. Un quiproquo propulse dans le rôle du l’inspecteur général un jeune homme sans le sou descendu à l’auberge voisine entraînant une succession de situations burlesques où chacun se révèle plus pourri que son voisin.
Paula Giusti a choisi la traduction moderne d’André Markovitch pour mettre en scène cette satire politique qu’elle traite sur le mode de la commedia dell’arte. Son travail évoque l’esthétique du Colombien Omar Porras à cette réserve près qu’elle ne parvient pas vraiment à insuffler la vie sous la caricature. Les comédiens masqués, emperruqués, grimés sont un peu coincés dans leur fonction de marionnettes. Pourtant l’idée était bonne et le spectacle offre quelques bons moments. De même que, intellectuellement, il était intéressant de représenter le revizor sous la forme d’une marionnette manipulée par les acteurs mais au final cela édulcore le sens du personnage qui n’est plus qu’un pauvre pantin alors que chez Gogol, il joue avec malice et rouerie du malentendu. Sur scène, la musique originale de Carlos Bernardo accompagne les scènes, contribuant au rythme et au ton du spectacle. On perçoit tout de même l’ironie de cette pièce qui à travers la mise en scène de la corruption administrative entend tendre un miroir au public ; Gogol voulait sa pièce métaphorique pour dénoncer la médiocrité de ses contemporains toutes classes confondues.

Le Revizor de Nicolas Gogol, traduction André Markowicz. Adaptation et mise en scène Paula Giusti. Avec Carlos Bernardo, Dominique Cattani, Florent Chapellière, Marjorie Currenti, Mathieu Coblentz, Sonia Enquin, André Mubarack, Laure Pagès, Florian Westerhoff. Musique, Carlos Bernardo ; scénographie Toda Via Teatro. Avigon, théâtre des lucioles à 18h44 jusqu’au 30 juillet. Durée : 1h40.

A propos de l'auteur
Corinne Denailles
Corinne Denailles

Professeur de lettres ; a travaille dans le secteur de l’édition pédagogique dans le cadre de l’Education nationale. A collaboré comme critique théâtrale à divers journaux (Politis, Passage, Journal du théâtre, Zurban) et revue (Du théâtre,...

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