Paris – Théâtre de l’Athénée jusqu’au 8 janvier 2012 et en tournée

La Botte Secrète de Claude Terrasse et Franc-Nohain

Les Brigands fêtent leur dixième anniversaire en deux – joyeux - temps

La Botte Secrète de Claude Terrasse et Franc-Nohain

C’est l’histoire d’un coup de pied au cul imprimé sur l’arrière train d’un quidam princier et rancunier qui dérape en gags et en chansons sur la musique pétillante de Claude Terrasse et les bons mots de Franc-Nohain. Après Le Temps des Croisades (voir webthea du 22 décembre 2009), Les Brigands font à nouveau appel aux duettistes de l’opérette pour mettre en fête le dixième anniversaire de leur compagnie. Une célébration en deux volets qui met, comme chaque année, des guirlandes au Théâtre de l’Athénée, leur incontournable lieu de rendez-vous.

Maître en opéra bouffe, Claude Terrasse (1867-1923) entra dans les coulisses du tout Paris des arts et lettres par le biais du scandale que provoqua sa mise en musique d’Ubu Roi d’Alfred Jarry, ce pied de nez aux conformisme, ce chef d’œuvre d’absurde et de surréalisme. Franc-Nohain (1871-1934), librettiste de l’Heure espagnole de Ravel cultivait comme lui le goût de la farce et du fantasque qui tord le cou à la logique. Leur association fit dévaler les calembours, les jeux de mots et de sons montés en vrilles burlesques.

Ensemble ils chaussèrent et déchaussèrent cette Botte Secrète qui nous entraîne dans un joyeux tohu-bohu bottier. Comment le Prince, fessé par un inconnu de grande pointure, va-t-il retrouver le propriétaire du méfait de lèse popotin ? L’aristo rencontre l’égoutier et rivalise avec lui de jeux coquins et malins, la princesse tombe dans les bras d’un passant qui la prend pour la tenancière du magasin, les quiproquos culbutent sur des « proverbes » issus de régions imaginaires.

La pochade est courte. Les Brigands y ajoute une Revue Surprise, une sorte de compilation chantée et dansée des meilleurs refrains de leurs spectacles précédents, où Léo Delibes, Maurice Yvain, Marcel Lattès, croisent Christiné et Offenbach.

Un décor clé de voûte du spectacle

L’astucieux décor de Florence Evrard forme la clé de voûte du spectacle, deux plans superposés, des volées d’escalier, des jeux de lumières sur différents fonds de scène : le temps d’un faux entracte, on passe de la boutique du bottier à l’espace ouvert du music hall.

Le marchand de chaussures reçoit sa clientèle en entresol, des soupiraux s’ouvrent sur des bouts de trottoirs où s’agitent des pantalons et des gambettes avec ou sans talons. Les boites de chaussures sont alignées dans la fosse d’orchestre. Un escalier en colimaçon fait office d’entrée et d’issue de secours.

Barbu, chevelu, Christophe Crapez s’agite en Prince irrité par le fond de son pantalon, Diana Axentii a des rondeurs sexy et des aigus égrillards en Princesse soudain dévorée par un feu au cul – dommage qu’on comprenne mal ce qu’elle chante -, Vincent Vantyghem en salopette d’ouvrier a le tort d’échanger le caoutchouc de ses bottes d’égoutier contre la raideur de souliers vernis... Vincent Deliau, David Ghilardi crapahutent en haut, en bas. Ensemble, ils entament un « Tout à l’égout » d’une drôlerie d’anthologie....

Une chorégraphie digne des musicals américains

Stéphanie Chêne chorégraphie superbement la mise en scène de Pierre Guillois, textes et chants, sont dansés avec une précision et une rigueur qui peut rivaliser avec le savoir faire des musicals américain. Christophe Grapperon dirige l’orchestre de la compagnie avec ce mélange de rigueur et d’humour qui en fait depuis longtemps la marque de fabrique. La Botte Secrète marche d’un pied léger et l’allégresse accompagne la douzaine de protagonistes de la Revue Surprise parmi lesquels on retrouve les pensionnaires de toujours Christophe Crapez, Emmanuelle Goizé, Gilles Favreau, Lara Neumann, Léticia Giuffredi, , Muriel Souty... Ceux et celles qui les ont rejoints en ont gaiement pris les cadences.

La Botte Secrète, opéra bouffe de Claude Terrasse, livret Franc-Nohain, orchestre Les Brigands, direction Christophe Grapperon, orchestration Thibault Perrine, mise en scène Pierre Guillois, scénographie Florence Evrard, chorégraphie et assistance à la mise en scène Stéphanie Chêne, lumières Christophe Forêt, costumes Axel Aust. Avec Diana Axentii, Christophe Crapez, Vincent Deliau, David Ghilardi, Vincent Vantyghem. Et, pour la Revue Surprise : Jean-Philippe Catusse, Anne-Lise Faucon, Gilles Favreau, Léticia Giuffredi, Emmanuelle Goizé, Olivier Hernandez, Estelle Kaïque, Isabelle Mazin, Lara Neumann, Charlotte Plasse, Camille Slosse, Muriel Souty.

Paris – Théâtre de l’Athénée les 16, 21, 22, 23, 28, 29, 30, 31 décembre, 4, 5, 6 & 7 janvier à 20h, les 18 décembre et 8 janvier 2012 à 16h

01 03 0519 19 www.athenee-theatre.com

En tournée :

Dimanche 15 janvier à 17h : Scène Nationale de Mâcon – 03 08 50 22 86

Vendredi 27 janvier à 20h30 : La Coupole de Saint Louis – 03 89 70 03 13

Dimanche 29 janvier à 17h : Théâtre de Lons-le Saunier – 03 84 86 03 03

Mardi 31 janvier à 19h30 : Théâtre de Vevey en Suisse : +41 21 925 94 94

Vendredi 3 février à 20h30 : Théâtre de Saint- Dizier : 03 25 07 31 26

A propos de l'auteur
Caroline Alexander
Caroline Alexander

Née dans des années de tourmente, réussit à échapper au pire, et, sur cette lancée continua à avancer en se faufilant entre les gouttes des orages. Par prudence sa famille la destinait à une carrière dans la confection pour dames. Par cabotinage, elle...

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