Décès de Pierre Lacotte

Un créateur unique en son genre

Décès de Pierre Lacotte

Danseur, chorégraphe, directeur de compagnies, le Français Pierre Lacotte qui vient de décéder ce début avril 2023 à l’âge de 91 ans, devrait passer à la postérité surtout comme un grand (peut être le plus grand) spécialiste du ballet romantique français.
On lui doit la reconstitution scrupuleuse pour plusieurs compagnies de différents titres de ce répertoire. En tête une réussite absolue, la restauration, d’abord réalisée pour la télévision nationale en 1971, puis l’année suivante pour l’Opéra de Paris : « La Sylphide », le premier grand ballet romantique créé par Marie Taglioni en 1832, dans la chorégraphie de son père Philippe Taglioni. Ce ballet-pantomime qui demeure un emblème du romantisme, n’était plus affiché depuis 1866 par le Ballet de l’Opéra de Paris.
Pierre Lacotte était un chercheur doublé d’un farouche défenseur du pur style de l’école française de danse, ce qui ne l’a pas empêché d’effectuer la même démarche pour la résurrection de ballets de l’école russe. Pour chacun d’eux remonté dans l’esprit de la version de sa création, il a recherché musique, décors, costumes ainsi que les pas et les figures dans les documents d’époque et grâce aussi à la tradition orale recueillie auprès de maîtres de différentes origines, notamment Serge Lifar et Carlotta Zambelli.
L’Etoile Ghislaine Thesmar, son épouse, qui participa avec, comme principal partenaire, l’Etoile Michaël Denard à l’aventure de la restaura1tion de « La Sylphide », parle le mieux de Pierre Lacotte :
« Il incarne, dit-elle, l’amour inconditionnel de la danse, toujours prêt à partir en croisade pour défendre l’authenticité d’une œuvre. Un grand talent chorégraphique aussi, avec une connaissance absolue des styles qui le rend d’une exigence intransigeante dans le travail … Ses connaissances d’historien de la danse et sa ténacité dans le travail ont contribué à me former tout comme elles ont aidé bien d’autres à se dépasser ».
Pierre Lacotte était comme danseur un produit de l’Ecole du Ballet de l’Opéra de Paris, où il entra en1942 et qu’il quittera Premier Danseur en 1954. La chorégraphie l’intéressait et « ses sources d’inspiration sont multiples ancrées aussi bien dans le patrimoine, que dans son époque, dans un style qui a l’élégance et l’abattage raffiné du classique le plus subtil » a-t-on écrit à son sujet.

A propos de l'auteur
Yves Bourgade
Yves Bourgade

Journaliste, critique free-lance Yves Bourgade a occupé plusieurs postes au sein de l’AFP où il fut responsable des rubriques théâtre, musique et danse de 1980 à 2007. Comme critique musique a collaboré notamment à la « Tribune de Genève » (1971-1988)...

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