Paris-Théâtre de la tempête
Sweet Home de Arnaud Cathrine
Inceste et trahisons sur la côte normande
Le passage préparé par le scénographe Yves Collet à l’intention du public augure d’un voyage au pays des merveilles ; c’est une allée de mica d’un noir scintillant par laquelle le spectateur rejoint la salle et un décor d’escaliers et d’une terrasse de bord de mer normande. Hélas ! L’escale n’est qu’ennui et uniformité dans cette transposition fort peu claire d’un roman qui mélange trois étés vécus par deux frères, une sœur et un ami. C’est un récit sur le trouble, la sexualité, le mystère. Les personnages se sont tous plus ou moins initiés les uns les autres au contact d’une intimité sulfureuse. La mère absente s’est donné la mort en se jetant de la falaise, sa disparition contient un secret de plus dans ce ballet de l’inceste et de la trahison. Ainsi malaxé, le livre fait figure de mauvaise littérature et des acteurs aussi aguerris que Valérie Dashwood et Thibault de Montalembert en sont réduits à dire plus qu’à jouer, tandis qu’ils montent et descendent dans une gestuelle répétitive les marches du décor. Jean-Pierre Grenier a la réputation d’être un excellent pédagogue, au cours Florent et à l’école de la Comédie de Reims. La mise en scène est un autre métier où – cette fois-là tout au moins – il se fourvoie.
Sweet Home d’après le roman d’Arnaud Cathrine, adaptation et mise en scène de Jean-Pierre Garnier, avec Valérie Dashwood, Thibaut de Montalembert, Sylvain Dieuaide, Thomas Durand, scénographie et lumière d’Yves Collet, création image de Mathieu Mullot, création sonore de Jean-Charles Schwartzmann. Théâtre de la Tempête, cartoucherie de
Vincennes, tél. : 01 43 28 36 36. Roman paru aux éditions Verticales. (1 h 45).
Crédits photo : Antonia Bozzi