Made in femina de Virginie Sala
Confessions de femmes
Made in femina de Virginie Sala
Confessions de femmes
La compagnie s’appelle A corps’Intimes. Elle veut parler de ce qui est proprement féminin, à travers une parole exclusivement féminine. Accompagnée par la violoncelliste Emmanuelle Robert, trois femmes évoquent les expériences de leur vie de jeune femme : les menstrues, la virginité, les premiers rapports sexuels, les situations où l’homme utilise la violence, la contraception, l’avortement, la grossesse, l’accouchement. Tantôt, le langage est direct, avec la netteté de la conversation, tantôt il passe par des poèmes écrits par Anne de Commines (« Mon sang s’écoule comme un art potentiel. Ma déchirure crie, obsédée d’insondable. »)
Changeant de tenue, dans la blancheur de la pureté ou le rouge du sang, allant parfois de la scène jusqu’aux fauteuils du public, Margot Châron, Maïlis Jeunesse et Virginie Sala – qui est l’auteur du texte – jouent avec une grande liberté, ironiques parfois, passionnées souvent. Elles sont touchantes, vraies, convaincantes. Leur spectacle n’en reste pas moins incertain dans son style. Ne devrait-il pas provoquer davantage ? Ne devrait-il pas être plus combatif ? En créant une beauté chorégraphiée de la vie intime et de la mise au monde, il tourne le dos à ce théâtre mordant, dérangeant dont nous avons pris l’habitude. Cela peut être déroutant mais provoque une réelle séduction.
Made in femina de Virginie Sala, poèmes d’Anne de Commines, mise en scène de Pauline Goudard avec la collaboration de Pauline Mille, scénographie de Julie Reilles, musique d’Emmanuelle Robert, lumières de Christophe Schaeffer, avec Margot Châron, Maïlis Jeunesse et Virginie Sala.
Manufacture des Abbesses, 19 h du mercredi au samedi, tél. : 01 42 33 42 03, jusqu’au 3 octobre. (Durée : 1 h 10).
Photo DR.