Les voies de la liberté d’après Mallender

"Elle portait des culottes, des bottes de moto"

Les voies de la liberté d'après Mallender

Qu’une femme ait émis le pari d’explorer en solitaire notre planète est déjà inimaginable. Qu’elle ait réussi est presque miracle. Or, Mélusine Mallender est revenue saine et sauve et a même raconté son épopée dans un livre. Pas étonnant dès lors que Mélissande Fourneau a eu l’envie de transposer cet acte féministe gagnant en un seule-en-scène pour démontrer qu’une femme est évidemment capable de réussir ce qu’un homme réussit.

La concrétisation de ce désir campe sur le plateau sous forme d’une vraie moto. Le reste est dans le texte et dans l’énergie corporelle et vocale de la comédienne. Le ton est donné par l’aventurière. Là encore , pari réussi. Ce spectacle en structure légère est susceptible d’être joué partout, y compris dans les établissements scolaires.

Décor donc : une moto au milieu de la scène. Derrière, des panneaux amovibles évocateurs du sable des déserts. On y projette des images vidéo ; l’un d’eux se transforme en campement itinérant. Ajoutons-y quelques éléments sonores pour créer l’ambiance avec la lumière des projecteurs. Et puis, la motarde, Mélisande Fourneau, comédienne, bardée de cuir et casquée. Bref "La femme à la moto" telle qu’Edith Piaf ne l’a pas chantée.

Elle s’est emparée des mots de Mélusine Mallander et restitue un récit fluide qui s’attarde sur quelques voyages et certaines rencontres à travers le monde. Elle narre l’envie de partir, la tranquille audace de l’accomplir en solo, sans trop s’interroger sur les dangers éventuels du projet.

La narration n’élude rien des découvertes, des incidents, des contacts pris avec les indigènes rencontrés (e)s. C’est l’occasion d’aborder une série de problèmes de sociétés liés notamment aux différences culturelles et économiques des pays traversés. C’est l’occasion de percevoir des notions telles que la liberté, les contraintes matérielles ou idéologiques, le poids des coutumes y compris les plus aberrantes comme l’excision, le racisme et ses composés dérivés du genre sexisme, la tolérance, la solidarité...

La représentation est percutante. Aucune lourdeur pédagogique, aucun militantisme agressif. Une interprétation dynamique, habitée. C’est un hymne à la vie, à l’ouverture vers autrui. Contagieux même, d’autant qu’il n’y a nulle contre-indication.

Dès 13 ans
Durée : 1h20

Comédienne : Mélissandre Fortumeau
Régie : Clément Bailleul, Maxime Midière
Mise en scène : Franckie Defonte, Mélissandre Fortumeau
Administrateur : Thomas Fontaine
Production : Cie Avec vue sur la mer

Festival Off Avignon Espace Alya 03>21.07.2024 16h25

En tournée :
27.09.2024 : Le Pharos Arras
11-12.10.2024 : La Rose des vents Bonningues-les-Calais
18.10.2024 : MJC La fabrique Tourcoing
28-29 novembre : Centre culturel Jean Ferrat Avion
05>07.12.2024 : La Verrière Lille
31.01.2025 : L’imaginaire Douchy-les-mines

Lire  : Mélusine Mallender, Les voies de la liberté, Paris, Robert Lafont, 2020, 356p.

A propos de l'auteur
Michel Voiturier
Michel Voiturier

Converti au théâtre à l’âge de 10 ans en découvrant des marionnettes patoisantes. Journaliste chroniqueur culturel (théâtre – expos – livres) au quotidien « Le Courrier de l’Escaut » (1967-2011). Critique sur le site « Rue du Théâtre » (2006-2021)....

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