Cité de la musique du 10 au 17 octobre

François-Frédéric Guy, l’intégrale des sonates pour piano de Beethoven

Un vrai souffle beethovenien s’installe à la Cité de la Musique

François-Frédéric Guy, l'intégrale des sonates pour piano de Beethoven

En interprétant l’intégrale des Sonates pour piano en 10 concerts sur une semaine, François-Frédéric Guy allie incontestablement le sens du défi au goût du risque. Considéré comme l’alpha et l’oméga de la littérature pianistique, ce sont plus de 14 heures de musique, 117 mouvements et 600 pages que chaque pianiste doit affronter à sa manière. Aux allégations de folie ou d’exploit incongru, le jeune quadragénaire préfère savourer l’aventure intellectuelle qui lui est offerte de partager à plein temps son univers beethovénien.

« Chaque artiste développe un répertoire de prédilection au fil du temps. reconnaît l’ancien élève de Dominique Merlet. Beethoven m’accompagne quotidiennement non seulement dans la préparation de mes concerts mais surtout dans ma quête personnelle, difficilement explicable avec des mots. Quand je me tourne vers le piano, je travaille aux trente-deux sonates ; quand je pense à l’orchestre, me vient l’envie d’écouter la Missa Solemnis ou la 9e. En un mot, Beethoven suffirait amplement à remplir ma vie d’artiste. »
Pour se convaincre du bien fondé de sa démarche, il suffit d’écouter les nombreux disques qu’il lui a déjà consacré : les Hammerklavier, Pathétique et n°19 op.49 pétries d’énergie et de maturité, une savoureuse intégrale des Sonates pour violoncelle et piano (avec sa complice Anne Gastinel) et surtout la profondeur des Concertos n°1 et 5 qu’il vient de signer avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France sous la direction de Philippe Jourdan. Tous sont édités chez Naïve.

« Suivre Beethoven d’où il part et là où il arrive »

« Le cycle des 32 sonates et des concertos constitue la pierre angulaire de mon répertoire, l’incontournable somme de tous les possibles en matière d’engagement artistique et personnel. On y plonge – comme lorsque l’on part en exploration sous-marine – à la découverte d’un monde caché, familier mais également mystérieux et surprenant. » C’est la cohérence de cet univers qui séduit l’interprète, une même œuvre en 32 séquences qui condense toutes les techniques du piano, toutes les émotions humaines aussi. Au lieu de jongler avec des programmes de compositeurs différents, même s’il s’autorise de temps à autre des échappées (comme avec Mahler le 5 juin au Musée d’Orsay de Paris), il savoure ce travail sur une oeuvre unique aux facettes complexes. « Beethoven est l’un de rares compositeurs où l’on peut se permettre cette aventure chronologique. En suivant le cycle de la première sonate à la dernière, on peut le suivre d’où il part jusqu’au point où il arrive. Rien n’est oppressant, tant les respirations, les sautes d’humeur comme d’humour sont nombreuses. Tout le contraire de la monotonie. »

Une randonnée en haute montagne

C’est bien une randonnée musicale que Guy propose à son public. Chaque page est une étape. En partant, vous voyez le village d’où vous venez, puis les premiers sommets, le chemin est un peu raide et pour le parcourir il vous faut tout de même de bonnes chaussures. Une fois le tour effectué, il faut le refaire car on découvre que ce n’est pas un aboutissement, mais un début. »

du 10 au 17 octobre 2008. www.cité-musique.fr

credit photo Guy Vivien

A propos de l'auteur
Olivier Olgan
Olivier Olgan

Diplômé de Sciences Po et licence de Droit, parallèlement à une carrière de consultant en communication institutionnelle et culturelle, Olivier Le Guay - Olgan a contribué à la rubrique musicale et multimédia de La Tribune de 1991 à 2006, et effectué de...

Voir la fiche complète de l'auteur

Laisser un message

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

S'inscrire à notre lettre d'information
Commentaires récents
Articles récents
Facebook