A la Scala Paris jusqu’au 29 juin 2025

Tant pis c’est moi de Denis Lachaud et Sam Karmann

Histoire d’une vocation

Tant pis c'est moi de Denis Lachaud et Sam Karmann

Avec la complicité de l’écrivain Denis Lachaud, Sam Karmann tire les fils de son histoire, une vie pleine de rebondissements, aux méandres tortueuses. Initialement il avait le projet de raconter l’histoire de sa mère, mais, pris au piège des souvenirs, sans vraiment y penser, il s’est aventuré sur le chemin de sa propre histoire, expliquant comment, de Samir à Sam en passant par Dominique, il a connu plusieurs identités, par quels événements familiaux il est né en Egypte en 1953 où il a vécu 3 ans avant de rejoindre la France pour cause de divorce ; sa mère a pris le large avec ses enfants pour fuir son insupportable mari . Arrivée en France, elle a partagé la vie de son amant d’Egypte, son véritable amour, le médecin Karmann.
La vie de Sam Karmann méritait bien un récit tant elle est foisonnante et romanesque. La tentation était forte d’imaginer que vivre sous de multiples identités comme autant de rôles le conduirait à devenir comédien, et pourquoi pas ? l’idée est belle. Il refusait son identité égyptienne et a obtenu de prendre comme pseudonyme Sam Karmann, le nom de celui qu’il croyait son beau-père, puis, après quelques heurts avec l’administration, il a pu faire légaliser ce nom, qui sera à la fois son identité à l’état civil et au théâtre. « Alors que j’étais parti pour raconter l’histoire romanesque de ma mère, explique Sam Karmann, nos conversations [avec Denis Lachaud] nous ont conduits vers des couches plus profondes, plus intimes. Jusqu’à lever le voile d’un secret de famille qui aura déterminé ma vie entière. Et moi qui croyais que j’étais devenu comédien par hasard. »
Sous la forme d’un stand-up autobiographique, comme il qualifie le spectacle, le comédien, émouvant et souriant conteur, un éclat de gaîté nostalgique dans les yeux, nous fait voyager d’Alger à Paris en passant par Trieste et Port-Saïd.
Produit de trois cultures, il a voulu rendre hommage à sa mère et transmettre à ses enfants et petits-enfants ce parcours de vie peu banal. Cela donne une petite forme intimiste dont l’apparente simplicité laisse entrevoir d’obscurs double-fonds.

Tant pis c’est moi. Texte de Denis Lachaud et Sam Karmann. Avec Sam Karmann. Lumière, Pierre Mille. Création sonore, Steven Gouthi. Musique, Pierre Adenot. Costume, Julia Allègre. Paris, La Scala. Jusqu’au 29 juin 2025, les samedis et dimanches. Durée : 1h20.
Résa : 01 40 03 44 30, lascala-paris.com

© Thomas O’Brien

A propos de l'auteur
Corinne Denailles
Corinne Denailles

Professeur de lettres ; a travaille dans le secteur de l’édition pédagogique dans le cadre de l’Education nationale. A collaboré comme critique théâtrale à divers journaux (Politis, Passage, Journal du théâtre, Zurban) et revue (Du théâtre,...

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1 Message

  • Tant pis c’est moi de Denis Lachaud et Sam Karmann 5 octobre 10:40, par KARMANN Sam

    Bonjour
    Merci pour cet article. Dommage de laisser ces deux erreurs :
    1/ coquille sur l’orthographe de mon nom « pseudonyme Kermann » au lieu de Karmann
    2/ c’est elle ma mère qui a vécu 14 ans en Égypte, pas moi, je n’y ai vécu que mes trois premières années
    cordialement

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