Le Voyage de Wolfgang à Nantes le 31 janvier

S’initier à Mozart

Marie-Bénédicte Souquet présente Le Voyage de Wolfgang, un conte lyrique pour enfants au rythme des quatre saisons et de la musique de Mozart.

S'initier à Mozart

La soprano en résidence à Angers Nantes Opéra, déjà entendue en Laura (Luisa Miller), Gianetta (L’Elixir d’amour) et Annina (La Traviata), s’associe à Pierre Cussac à l’accordéon pour montrer cette fable musicale autour de la nature. Les rires et les exclamations franches des enfants tranchent avec le brouhaha feutré et polissé des soirs d’opéra.

Mozart part en quête, à la rencontre d’une nature aux quatre visages, nourri par « les énergies » d’un arbre, son havre, son repaire, Isaïa. Le jeune Wolfgang découvre la vie dans ce monde teinté de mysticisme naturel sous l’autorité de Gaïa. Et puisqu’il s’agit d’un conte, le récit est ponctué de phrases sacrales et poétiques, ou de références qui échappent peut-être au jeune public : « Dans la vie, rien n’est à craindre, tout est à comprendre », « le cœur en croissant de lune », « ici prend fin le songe d’une nuit d’hiver ».

Les enfants se délectent

La recette fonctionne, les enfants se délectent des « tubes » de Mozart (qu’ils ont travaillés à l’école avec leurs enseignants), sont captivés par les péripéties rencontrées par Wolfgang et se gaussent du comique de situation de plusieurs scènes.

Sur scène, Marie-Bénédicte Souquet joue ce Voyage devant un décor sobre et des costumes, signés Julie Scobeltzine, qui évoluent au gré des saisons. Devant un long paravent bleu clair, la soprano se pare de couleurs changeantes : vert au printemps, camaïeu de marron pour l’automne. En hiver, c’est un manteau-cocon qui l’entoure. Son engagement scénique est complet dans une mise en scène simple mais bien huilée de Guillaume Gatteau.

Un attelage inédit

L’association de la viole de gambe, de la voix et de l’accordéon fonctionne parfaitement. On goûte la profondeur de l’accordéon et ses couleurs polyphoniques, grâce à des arrangements heureux de Pierre Cussac. Et l’on confirme que Mozart à l’accordéon est une bonne idée. La Suissesse Viviane Chassot en avait déjà fait la démonstration en reprenant à son compte les Concertos pour piano n° 11, n° 15 et n° 27 avec la Camerata de Berne.

Marie-Bénédicte Souquet fait entendre une voix délicate qu’elle expose avec justesse à la grande variété du répertoire : Don Giovanni, Zaïde, Requiem, Une petite musique de nuit… Les instruments servent aussi à illustrer les éléments auxquels le jeune Wolfgang se confronte : la pluie, l’orage, le vent… Le tapis sonore composé par cet attelage inédit est riche et fidèle à la musique de Mozart.

Le Voyage de Wolfgang est allé à la rencontre de ce jeune public à treize occasions à travers les Pays de la Loire. Le Théâtre Graslin lui aussi est parti en voyage avec un jeune équipage enjoué. Marie-Bénédicte Souquet et Pierre Cussac offrent une porte d’entrée accessible et poétique vers un art méconnu pour beaucoup des enfants présents, en espérant qu’ils composeront le public de demain.

Crédits photos : Garance Wester

Le Voyage de Wolfgang, conception, livret, soprano et viole de gambe, Marie-Bénédicte Souquet ; arrangements et accordéon : Pierre Cussac ; mise en scène : Guillaume Gatteau ; costumes et scénographie : Julie Scobeltzine ; lumières : Jessica Hemme ; dramaturgie : Sigrid Carré-Lecoindre. Costumes réalisés par les ateliers d’Angers Nantes Opéra. Un spectacle de la compagnie Tel jour telle nuit, en coproduction avec Angers Nantes Opéra.
Théâtre Graslin de Nantes, le 31 janvier 2025.

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Quentin Laurens

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