Patrice Chéreau, un musée imaginaire

• Publié par Jean Chollet
• 30 septembre 2015
• Critiques
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Lors du dernier festival d’Avignon, le musée d’art moderne de la Collection Lambert inaugurait sa réouverture après une rénovation et une extension de ses locaux, avec une exposition temporaire consacrée à Patrice Chéreau, décédé en 2013, ouverte jusqu’au 18 octobre 2015. L’occasion, à partir de ses archives personnelles confiées à l’IMEC et de prêts d’œuvres de maîtres, de Goya à Bacon, Giacometti ou Picasso, de rencontrer son univers et ses sources d’inspirations plurielles et picturales dans ses créations pour le théâtre, le cinéma et l’opéra. Sous la forme d’un parcours amorcé depuis l’enfance en Maine et Loire, avec ses rencontres avec les toiles paternelles, sa jeunesse au lycée Louis - le - Grand, puis ses évolutions à travers ses passages au Théâtre de Sartrouville, au Piccolo de Milan, au TNP à Villeurbanne, puis au Théâtre Nanterre – Amandiers, qui témoignent également de ses convictions et de ses engagements. L’ensemble présenté dans différentes salles constituant un parcours temporel et émotionnel de grand intérêt.

Cette exposition a judicieusement suscité la publication par Actes Sud d’un ouvrage, qui dépasse largement la notion de catalogue, superbement illustré de reproductions de toiles, photos, documents, dessins et croquis, accompagnés de témoignages (en français et anglais) d’une trentaine de personnalités parmi lesquelles Ariane Mnouchkine, Richard Peduzzi, Isabelle Huppert, François Regnault, Dominique Blanc, Robert Wilson, Catherine Tasca, Jean-Pierre Vincent ou Jack Lang, qui à titres divers ont côtoyé ou accompagné Patrice Chéreau. L’exposition terminée reste ce livre magnifique qui constitue un bel hommage et permet d’approcher l’intimité d’un artiste d’exception.

Patrice Chéreau, un musée imaginaire, format 288 x 260, 380 pages,
Editions Actes Sud. Prix 42 euros.