Le chiffre sept
A propos de Maurice Ravel
- Publié par
- 2 novembre 2007
- Critiques
- Opéra & Classique
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Ainsi célebre-t-on les 70 ans de la mort de Ravel. C’est bien la première fois que l’on impose à nos esprits ce chiffre mal loti et, à vrai dire, on s’ interroge. Depuis des dizaines d’ années dans le peloton des dix compositeurs les plus joués du XXè siècle, ce n’ est pas cette relance toute extérieure qui pourra changer quoi que ce soit à la gloire ravélienne. A-t-on découvert une somme de documents susceptibles de renouveler notre approche ? Un ouvrage remettant
tout en question ? Même pas : Ravel marche tout seul. Et si bien qu’il porte bonheur. S’ exerçant, en suivant le compositeur pas à pas, dix ans durant, à préserver son ton romanesque, si caractéristique, Jean Echenoz eut beau publier avant qu’on ne songe à ce bizarre anniversaire, braver toute intention commerciale en intitulant son livre "Ravel, roman", le succès remporté a sidéré tout le monde (ou plutôt : a rappelé combien un vrai talent peut tout se permettre)... Aujourd’hui, c’ est David Lamaze qui s’élance avec une hypothèse ingénieuse mais qui, elle, ne convainc pas toujours("Le Cygne de Ravel"). Pouvons-nous, désormais, espérer Ravel contre Fantômas, Ravel et l’ homme invisible, Ravel et les deux nigauds ?...
Ce qui étonne le plus, c’est que 2007 devrait consacrer tout autant le 70ème anniversaire de la mort d’ Albert Roussel, d’ Elie Faure, de George Gershwin, de Karol Szymanovsky et de Georges Méliès autant d’ artistes qui nous modèlent chaque jour sans même qu’on y prenne garde. Sans doute en aje oublié. Parmi les musiciens : Gabriel Pierné, Charles-Marie Widor, Louis Vierne ...
Et puis, si 70 ans ne vous font pas rêver, est-ce que les 400 ans de l’ Orfeo de Monteverdi ne méritaient pas qu’on s’interrogeât sur les fanfares de la Communauté des Radios Européenne ?