Paris - Amphithéâtre de l’Opéra Bastille

Contes à rebours - Dix mois d’Ecole et d’Opéra

L’opéra est un jeu d’enfants

Contes à rebours - Dix mois d'Ecole et d'Opéra

Le rituel se perpétue depuis la saison 1991-1992, quand la direction de l’Opéra National de Paris eut l’idée de fonder un partenariat avec l’Education Nationale pour familiariser de façon active des enfants, de 5 ans à l’âge du bac, avec le monde de l’opéra, ses secrets, ses coulisses, ses artisanats et son art. Un travail en profondeur s’adressant en priorité à des écoles de zones dites sensibles et qui, régulièrement, aboutit à des spectacles présentés au public, entièrement imaginés, joués, chantés, habillés, maquillés par les gosses, sous la férule d’animateurs enthousiastes comme la chef de chœur Marie-Christine Laviron.

Après un adorable Mozart porte trois présenté il y a deux ans (voir webthea du 30 mai 2006), l’équipe de Danièle Fouache récidive autour d’Offenbach et de ses Contes d’Hoffmann. En les prenant à rebrousse notes et en leur injectant du jus de polar où Olympia disparue sera pistée à travers les dédales musicaux inattendus : les détectives en herbe y croiseront même Tannhäuser de Wagner, Eurydice perdue par Orphée, Marguerite sans Faust, des rythmes de jazz, des chansons des rues – c’est une poupée qui fait non non et non -, Mackie le surineur échappé de l’Opéra de Quat’sous, des mannequins de cire, des diables et, évidemment, des berceuses en forme de barcarolles…

Près d’une centaine de mômes issus de trois écoles – CM1 de l’Ecole Richomme du 18ème arrondissement, CM2 de Roland Dorgelès de Chanteloup-les-Vignes dans les Yvelines et des « grands » d’une 3ème année du collège Amédée Laplace de Créteil – jouent la comédie comme des grands sous la direction vigilante de Denis Morin, chantent et dansent malicieusement chorégraphiés par Sylvie Noyal. En coulisses trois lycées professionnels fournissent les équipes techniques, les coiffeurs du Lycée Lemonnier de Paris, les habilleuses du lycée Jules Verne de Sartrouville, les maquilleuses du lycée d’esthétique Mariano Fortuny de Paris 17ème.
Ils ont tout visité, les ors, les marbres et les velours du Palais Garnier, les baies vitrées, les ateliers, la cafétéria de Bastille, rencontré et questionné les artistes et les artisans, assisté à des répétitions et des spectacles… Ils pensaient que l’opéra, c’était bof !, pas pour eux…ils ont découvert que l’opéra c’est chouette, fait de tas de métiers où jouer c’est travailler.
I
ls ont même fait l’apprentissage du trac… pour une heure de spectacle coloré, rythmé, enlevé sans fausse note et sacrément émouvant…

Prochaine étape : une extension aux couleurs de l’Europe à laquelle participeront, outre les jeunes recrues de l’Opéra National de Paris, les petits Hollandais du Muztheater de Zaandam, les Italiens du Teatro Lirico de Cagliari de Sardaigne et les jeunes Hongrois du Magyar Allami Operahaz de Budapest. Thème retenu a des parfums universels, Roméo et Juliette qu’ils soient De Vérone ou d’ailleurs . Rendez-vous en décembre 2008. Avant le lancement d’un Dis-moi l’Europe prévu pour 2009.

Contes à Rebours dans le cadre de Dix mois d’Ecole et d’Opéra - Amphithéâtre de l’Opéra Bastille, les 30, 31 mai et 1er juin 2008

A propos de l'auteur
Caroline Alexander
Caroline Alexander

Née dans des années de tourmente, réussit à échapper au pire, et, sur cette lancée continua à avancer en se faufilant entre les gouttes des orages. Par prudence sa famille la destinait à une carrière dans la confection pour dames. Par cabotinage, elle...

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