Mérydes. Ce cosmos qui respire avec moi.

Ondes énigmatiques et cosmiques

Mérydes. Ce cosmos qui respire avec moi.

Un spectacle dépourvu de mots. Un espace mystérieux livré au duel entre obscurité et clarté. Un monde brut, chaotique, minéral, installé sur la croute d’une planète volcanique. Une chorégraphie aérienne liée à l’art circassien du trapèze volant. Des sonorités mystérieuses.

La Cie du Brasier nous emmène dans un territoire d’avant les mots. Un lieu inconnu, intemporel, sidéral. Le noir est intégral. Comme on ne le connaît guère en nos régions où il y a toujours quelque part une lumière qui brille. Une obscurité antérieure à toute clarté. Par contre, les sons existent. Ils se répandent, suscitent des vibrations produites sous toute surface solide. Nous voici ramenés hors temps. Le monde commence sans doute juste à exister. Là, juste après un début de quelque chose. Un ailleurs où les éléments s’interconnectent.

Le spectacle est aussi en train de naître. Il adopte la durée pour norme. Une lenteur qui prend son temps. Il est sonore. La bande son musicale de Maia Xuân May Blondeau, qui a travaillé dans la classe de Denis Pousseur, ramène vers ce milieu de notre XXe siècle où se pratiquaient nombre d’expérimentations électro-acousmatiques.
Le sonore aura bientôt besoin de la lumière pour véritablement partager avec la salle.

Et voici que se distingue, en hauteur entre sol et ciel, une forme qui se déplace, aérienne, apesante, ralentie. Apparemment sculpture abstraite, absurdement non identifiable. À la lumière dès lors de fomenter ce qui existe. De suivre un trajet dans un invisible infini. D’extraire une chorégraphie acrobatique. De se concrétiser en planétaire, en céleste. De révéler du terrestre. Agglomérat rocailleux, immuable ou en interne combustion. Une géographie géologique.

S’ensuivra un ballet aux flottaisons nautiques. Un muet dialogue entre l’apparition initiale et un être tentaculaire hybride, aquatique et aérien, aux allures de poulpe ou d’insecte, voire d’étoile filante. Confrontation, méfiance, provocation, approche, apprivoisement. Prétexte à des acrobaties élégantes sous les éclairages sélectifs d’une pénombre orchestrée par Gabrielle Guy qui permettent de deviner, d’imaginer, de rêver.

La technique est parfaite. Elle est parfois indiscernable comme celle, informatique, du squelettage, qui permet l’animation d’objets Elle a les limites chorégraphiques des instruments circassiens utilisés. La trame est ténue, un peu trop dépouillée d’évolution narrative susceptible de créer de véritables tensions. S’il y a émerveillement, il n’y a pas beaucoup d’émotion autre qu’esthétique. Du rêve, une déconnexion assurée avec les aléas terre à terre du quotidien.

Durée : 50’
20 -21 Avril 2023 – Le Manège – MARS, Mons (Be)
5-6 Mai 2023 – Les Halles de Schaerbeek, Bruxelles (Be)
18 et 19 Mai 2023 – Le Delta, Namur (Be)
16 septembre 2023 – Wolubilis, Woluwe-St-Lambert (Belgique).

Porteuse de projet, scénographe, conceptrice magie : Léa Vayrou
Chorégraphe, co-metteuse en scène : Julianne Casabalis
Interprète, aéraliste, technicien rigging (squelettage) : Noé Mermin
Musique : Maïa Xuân May Blondeau
Lumière : Gabrielle Guy
Costumière : Cécile Massou
Manipulatrices, constructeur.ice.s : Marie Vandepitte, Cécile Massou, Léa Vayrou, Alexandra Mc Carthy, Lyoz Bandie, Andrea Ferreri
Machiniste : Lauryn Turquin
Regards extérieurs : Fatou Traoré, Valentine Losseau, Raphaël Navarro
Photo (c) DR Cie Le Brasier
Production : MARS - Mons Arts de la Scène / Cie Le brasier
Coproduction : Les Halles de Schaerbeek / Latitude 50
Résidences : MARS - Mons / Les Halles de Schaerbeek - Bruxelles / Latitude 50 - Marchin / Maison de la création - Laeken / Le CCBW - Court St Etienne / La Roseraie - Bruxelles / Le Delta - Namur / La Fabrique de Théâtre - Frameries / Le BAMP - Bruxelles / Le Vaisseau - Tournai.
Soutien : Fédération Wallonie-Bruxelles, Bourse Vocation

A propos de l'auteur
Michel Voiturier
Michel Voiturier

Converti au théâtre à l’âge de 10 ans en découvrant des marionnettes patoisantes. Journaliste chroniqueur culturel (théâtre – expos – livres) au quotidien « Le Courrier de l’Escaut » (1967-2011). Critique sur le site « Rue du Théâtre » (2006-2021)....

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