Los dias afuera de Lola Arias
Une rédemption scénique
Lorsque la culture n’est pas uniquement un savoir acquis mais une pratique, elle joue pleinement son rôle qui est de constituer des individus susceptibles d’apporter leur richesse intérieure au reste de la communauté. Le travail effectué par Lola Arias avec des individus marginaux et finalement devenus délinquants est un exemple vivant.
Ayant rassemblé des personnes cis ou transgenres, la metteuse en scène les met en scène pour témoigner des moments importants de leurs existences bousculées. Elle en fait comme elle le dit « des acteurs d’eux-mêmes » et non des interprètes d’un personnage.
Devant un décor d’échafaudage de chantier (métaphore de leur vie sans cesse à reconstruire) et une voiture (image d’une liberté espérée durant le temps passé en prison), chacun confesse son vécu tout en occupant l’espace scénique par des chorégraphies, des chansons, des monologues et des dialogues sans tabous. Des séquences se succèdent sur un rythme soutenu, celui d’une revue de cabaret aux multiples tableaux avec changements de costumes et accessoires divers.
C’est enlevé, corporellement engagé, vocalement travaillé. Une énergie généreuse, un naturel sans artifice, une complicité de compagnonnage, un souci de varier l’occupation du plateau transmettent des moments forts, communiquent une sincérité qui communie, humanise les violences subies ou données, éclairent des situations sociales intolérables, révèlent d’irréversibles blessures intérieures.
Six destins sont donc proposés au public. Aucun jugement. Aucune recherche de circonstances atténuantes. Des faits, des ressentis, des douleurs et des élans. Des contradictions révélées et des croyances exposées. Des espoirs envisagés. Il ne s’agit nullement pour les spectateurs ni de s’apitoyer ni de vilipender. Mais bien de partager en comprenant, d’adopter des points de vue plus nuancés que ceux véhiculés par les stéréotypes sociopolitiques ou idéologiques. Tout en prenant plaisir devant un spectacle réussi en dépit de quelques passages un peu répétitifs, comme dans toute réalité quotidienne.
Durée : 1h25
Surtitré en français
En tournée :
14-15.11.2024 La Rose des vents (La condition publique) Roubaix
27-28.11. 2024 Le Quai Angers
04-05.11.2024 Scène nationale Bayonne
09-10.12.2024 Le Parvis Tarbes
28-29.01.2025 Tandem Douai-Arras
03>07.02.2025 Théâtre national Strasbourg
12>15.02.2025 Théâtre National Wallonie-Bruxelles Bruxelles (Be)
21-22.02.2025 De Singel Anvers, (Be)
27.02.>01.03.2025 Comédie de Genève Genève (Ch)
19>21.03.2025 Théâtre national Bordeaux
26-27.03.2025 Centre dramatique national Orléans
03.04.04.2025 Künstlerhaus Mousonturm Francfort, (De)
Mai 2025 Festival International (Brighton, (Uk)
Conception, texte, mise en scène : Lola Arias ; Dramaturgie : Bibiana Mendes ; Collaboration artistique : Alan Pauls ; Scénographie : Mariana Tirantte ; Chorégraphie : Andrea Servera ; Musique : Ulises Conti, Inés Copertino ; Décor : Mariana Tirantte ; Lumières : David Seldes ; Vidéo :Martin Borini ; Costumes : Andy Piffer ; Son : Ernesto Fara ; Assistanat mise en scène : Pablo García : Distribution : Yoseli Arias, Paulita Asturayme, Carla Canteros, Estefania Hardcastle, Noelia Perez, Ignacio Rodriguez, Inés Copertino (musicienne) ; Production : Lola Arias Company ; Production associée : Gema Films ; Coproduction : Complejo Teatral (Buenos Aires) – Festival d’Avignon et d’Automne à Paris –NEXT Festival ; Construction du décor : Théâtre national Wallonie Bruxelles. Coréalisation : Théâtre de la Ville-Paris.
Photo © Eugenia Kais
Voir : Lola Arias « Reas », film 82’, Production : Gema Filmf-Mira FilmIngmar-Kolonko, 2024