Felipecha : l’ange et le démon.

Interview du groupe Felipecha

Felipecha : l'ange et le démon.

Felipecha est né de la rencontre entre deux jeunes talents au milieux des amphithéâtres de l’université. Philippe et Charlotte, musiciens et chanteurs français de la nouvelle génération, nous entraînent dans le périple des Lignes de fuites, leur dernier album. Webthea a pu accompagner le groupe dans un café parisien près de la salle des Divans du Monde, où le groupe a donné un concert peu de temps après.

Webthea : Pouvez-vous raconter la naissance de votre duo à nos lecteurs ?

Philippe  : J’ai rencontré Charlotte à l’université il y a une dizaine d’années car elle était en classe avec le bassiste de mon groupe de l’époque. Charlotte faisait aussi de la musique dans des groupes mais j’étais motivé à faire des chansons en collaboration avec cette jolie voix. Nous nous retrouvions lorsque nous avions le temps, nous composions une chanson de temps en temps. Ce n’est qu’en 2005 que nous avons commencé à enregistrer les titres que nous aimions beaucoup.

Charlotte : Nous voulions fixer notre musique pour ne pas l’oublier et avancer.

Philippe : Nos premières maquettes ne ressemblaient pas exactement à ce que nous souhaitions. Entre temps, nous avons rencontré Manuel, notre guitariste, réalisateur et ami. Il nous a vraiment aidé à transformer nos chansons pour en faire quelque chose de mieux dans son studio d’enregistrement.

Charlotte : A ce moment là, je travaillais à la Fnac. Un jour, j’y ai rencontré notre manageuse. Elle a écouté les maquettes et nous a proposé son aide. Grâce à elle, nous avons signé avec un éditeur, un label et notre premier album a vu le jour.

Philippe : Finalement, tout s’est fait très naturellement, sans préméditation. Au début, nous n’avions pas de but professionnel pour le groupe Felipecha.

Webthea : Comment décrivez-vous votre groupe et son univers ?

Philippe : Notre univers a la grande classe !

Charlotte : Plus sérieusement, nous essayons de créer un écrin pour chaque chanson et pour chaque texte. Notre univers est le carrefour de nos influences, de nos personnalités, de nos rencontres. Musicalement nous ne sommes pas vraiment un duo, nous sommes au moins un trio et nous nous considérons plutôt comme étant un groupe.

Philippe : Les textes sont souvent à l’origine de nos compositions. Nous écrivons en français, et je pense que la langue contribue à dessiner l’atmosphère musicale. Le texte et la langue définissent une idée, un rythme, des refrains. C’est avec cela que l’on a envie d’entraver la musique et d’ajouter des arrangements. Cependant, chaque titre a une histoire, ils n’ont pas tous été composés forcément sur le même modèle.

Webthea : On a pu lire quelque part que l’on vous comparait à un ange et à un démon, pensez-vous que cela vous ressemble vraiment ?

Philippe : C’est tout à fait ça, sauf que l’ange c’est moi.

Charlotte : C’est un peu la manière dont on a pu exprimer notre antagonisme sur le premier album. C’est vrai que Philippe a ce timbre sombre et langoureux alors que ma voix est aigue. C’est notre manageuse qui a pensé à l’image de l’ange et du démon.

Philippe : Notre musique joue sur la dualité. Charlotte est la lumière et moi l’ombre, on peut aussi penser au chaud et au froid. De plus, nous sommes une fille et un garçon, donc par essence, il y a un antagonisme précis dans notre duo.

Webthea : Entre votre premier album et la sortie du deuxième, qu’est-ce qui a contribué à l’évolution de votre musique ?

Philippe : Le premier album était constitué de chansons que l’ont avait composées à la fac et que l’on voulait enregistrer pour en garder une trace, c’était ce qui nous plaisait. Pour le deuxième opus, nous avions mûri, nous ne voulions pas refaire la même chose et entre temps Felipecha a existé de manière officielle. Nous avons rencontré des musiciens qui avaient des visions différentes de la musique, cela nous a enrichi et nous avons créé un album plus moderne. Notre guitariste et ami Manu a beaucoup apporté au deuxième album.

Charlotte : Nous voulions une musique un peu plus Pop. Nous avons travaillé à partir des textes comme sur le premier album, mais nous nous sommes permis de modifier une multitude de choses à mesure que l’écriture de l’album avançait. La création fut mouvante, nous étions dans l’échange et techniquement nous étions plus à même de changer de tonalité ou une rythmique. Avec notre premier album, cela avait été beaucoup plus figé, nous n’avions pas autant modifié les chansons. Grâce à ce deuxième album, nous avons réussi avec Philippe et Manu à trouver un équilibre entre nous trois dans notre création. Composer à trois créé une sorte de synergie qui est très bénéfique pour les morceaux.

Philippe : Nous sommes fiers de notre travail. C’est notre nouveau bébé et nous sommes heureux de le voir grandir. Que les gens aiment ou pas, c’est un autre problème.

Webthea : Avez-vous besoin de vous trouver dans une atmosphère particulière pour composer ?

Charlotte : Nous n’avons pas vraiment de règles à ce niveau là puisque nous composons aussi chacun de notre côté. Nous mettons en commun ce que nous avons créé puis nous amenons le tout vers Manu qui donne ses idées. Cependant, il est vrai que si nous sommes en voyages, nous pouvons être inspirés par une culture différente.

Philippe : Parfois, certaines idées peuvent survenir en pleine nuit. Alors je suis obligé de les écrire sur le moment au risque de les avoir oubliées le lendemain. Pour l’anecdote, il m’est même arrivé d’écrire dans le noir et que ce soit presque illisible ensuite. Donc, peu importe le lieu, je note toujours mes idées même si plus tard je trouve que ça n’est pas si bien que cela.

Webthea : Certains sujets vous inspirent-ils plus que d’autres ?

Charlotte : L’amour ! C’est un sujet inépuisable.

Philippe : Il n’y a pas beaucoup de grands thèmes mais beaucoup de façon de parler des choses qui sont universelles comme l’amour, la mort, le bonheur, le malheur.

Charlotte : Je crois que l’on nous dit souvent que l’on a des textes assez rêveurs et oniriques. C’est vrai que souvent il s’agit d’envie de partir, d’envie d’exil dans nos chansons. Même dans « London Shopping » qui sonne comme une blague au départ, on retrouve des trajectoires différentes, des échappatoires.

Philippe : Dans la chanson « Rien », c’est comme si nous étions dans un hamac au bord de la mer. Nous sommes très contemplatifs des moments instantanés de ce genre. « London Shopping » est plus réaliste, c’est une histoire de couple, c’est un peu la dualité de Felipecha, car parfois, nous n’avons pas la même vision de la journée que nous allons passer ensemble.

Webthea : On décrit votre album comme une promenade, chaque chanson est une petite promenade…

Philippe : J’aime bien ce concept.

Charlotte : D’ailleurs, lorsque nous cherchions un nom pour notre album, nous avions une page criblée de mots qui ne parlaient que de voyages, de cheminement, de trajectoire...

Philippe : Les lignes de fuites synthétisent nos envies de s’échapper. C’est aussi nos deux personnalités comme deux trottoirs face à face. Nous n’avons pas la même culture, pas la même personnalité, pas le même sexe, pas la même vision des choses mais au final nous avons un projet commun. C’est un peu comme nos deux regards, nos deux visions.

Webthea : Votre album suit-il un fil conducteur ?

Charlotte : Nous avons essayé de raconter notre histoire selon la dynamique des différents morceaux mais cet album n’est pas un album concept.

Philippe : C’est un itinéraire avec des étapes qui n’ont pas forcément à voir les unes avec les autres. Un voyage c’est souvent cela aussi, vous prévoyez quelque chose de précis et finalement vous vous retrouvez totalement ailleurs. De plus, je trouve dangereux de faire un album concept. Ces albums ont le risque d’être trop homogènes et de renfermer 12 titres identiques.

Webthea : Certains artistes en particulier vous ont-ils donné envie de faire de la musique ?

Charlotte : Gainsbourg et Noir Désir entre autre.

Philippe : Ma culture musicale concerne plutôt la chanson française, le rock français et international.

Charlotte : Des artistes comme Jeff Buckley ou Radiohead par exemple.

Site officiel  : http://www.felipecha.com

Clip Un petit peu d’air : http://www.youtube.com/watch?v=04HbOQsDaaY

A propos de l'auteur
Marion Plassmann
A propos de l'auteur
Mathilde Tartrat
Mathilde Tartrat

Étudiante en journalisme à l’EFAP de Paris le jour, musicienne le soir, Mathilde se destine à un métier qui allie ces deux univers. Nouvelle venue dans l’équipe de Webthea, elle s’occupe en collaboration avec Marion Plassmann, de la réalisation de...

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