En attendant les Molières... avec Myriam de Colombi
Avec 14 nominations, le théâtre Montparnasse remporte Le Molière du théâtre ayant le plus de distinctions !
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- 23 juin 2020
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Une telle moisson de nominations méritait un entretien avec la sémillante directrice du théâtre Montparnasse, Myriam de Colombi. Elle assure la direction artistique aux côtés de Bertrand Thamin.
WT : 14 nominations partagées entre quatre spectacles : Rouge, Marie des Poules, Madame Zola, Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty, c’est un record !
Myriam de Colombi : Oui je crois ! J’en suis très heureuse.
WT : Pensez-vous que le fait d’être comédienne, vous a aidé pour la direction et le choix des spectacles ?
Myriam de Colombi : Je pense que l’on connaît mieux ce que représente de monter un spectacle, de déceler l’authenticité, la vérité, le fond de ce métier. De l’intérieur on connaît mieux tous les rouages. Je choisis ce qui me plait. Je ne me pose pas de question. Je lis une pièce que j’ai envie de monter, alors je fonce. Il m’est arrivé de monter une pièce rejetée par tous ! Mais envers et contre tous, je l’ai monté. Ce fut le cas du Secret de Bernstein. Anny Duperey fut une grande alliée et elle a su avec beaucoup d’intelligence retirer un peu de texte pour que la pièce soit accessible. Ce fut un grand succès. Par contre, j’ai laissé passer Diplomatie. J’avais l’impression que tout le monde connaissait cette histoire. Lorsque nous passions avec ma mère rue de Rivoli, elle me disait : « regarde c’est là que le général allemand a sauvé Paris ! ».
Par contre, au début personne ne voulait ni du Souper, ni de A torts et à raisons. Une pièce historique avec deux hommes, sans histoire d’amour, qui pouvaient s’intéresser au Souper. Mais j’ai tenu bon, le sujet m’intéressait et je savais qu’il fallait deux grands comédiens. Le texte et le sujet me plaisaient. Ce fut un grand succès.
WT : C’était osé de monter du Bernstein à l’époque. C’est un grand souvenir et le magnifique Pierre Vaneck avait reçu le Molière du Meilleur Comédien dans un second rôle en 1988.
Myriam de Colombi : Vous savez, j’aimerai tellement monter une autre pièce de Bernstein, mais c’est difficile. Pourtant la pièce est excellente, j’y crois.
WT : Le théâtre Montparnasse que vous dirigez avec Bertrand Thamin, est présent à pratiquement toutes les éditions des Molières, des spectacles plébiscités par la critique et le public. Avez-vous un truc ?
Myriam de Colombi : (Rires) J’aime beaucoup la phrase d’Edouard Bourdet qui disait : « Au théâtre, il y a des lois immuables, mais on ne les connaît pas ! ».
WT : Vous connaissez bien les Molières...
Myriam de Colombi : Oh oui ! Jean-Louis, mon mari, me disait qu’il trouvait incroyable que le théâtre n’ai pas de soirée de prix. Il a suffit d’un déjeuner avec entre autre, Jérôme Hulot pour que nous nous mettions à travailler à cette idée. Nous avions tous les arguments, les idées pour que les Molières existent. Nous avons demandé à Georges Cravenne, qui savait organiser ce genre de cérémonie. Mais il est bon de rappeler que l’idée vient du monde du théâtre. Jean-Luc Moreau a longtemps mis en scène la soirée avec beaucoup de talent.
Bien sur cette année, la soirée sera fort différente. On verra bien !
De toute façon, il est bon de parler du théâtre à une heure de grande écoute. Je me réjouis que cette année la soirée commence à 21h.
WT : L’effet Molière existe-t-il pour les théâtres ?
Myriam de Colombi : Absolument. Même si le spectacle marchait très bien, la billetterie est vraiment en hausse après le palmarès.
WT : Parlons de la réouverture du théâtre, et de la programmation. Du Muguet à Noël a été fauché en plein triomphe. Il sera repris en septembre ?
Myriam de Colombi : Non cela ne sera pas possible, Lionel Astier tourne. Mais le spectacle sera repris au printemps 2021.
Dans la grande salle à 19h, nous reprenons Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty et à 21h Marie des Poules. Et dans la petite salle L’un de nous deux qui a eu beaucoup de succès.
WT : Nous prenons rendez-vous au mois de septembre pour une rentrée sereine et pleine d’espoir !