Théâtre 13 (Paris)

Comme il vous plaira

Comme il vous plaira

William Mesguich nourrit pour le théâtre une passion pure et vraie qu’une ascendance notoire ne suffit pas à expliquer. Avec sa jeune compagnie, il est ainsi plus souvent sur les routes de France et de Navarre que dans les antichambres ministérielles. Avec cela, il ne manque ni de culot, ni d’imagination. Autant de raisons pour découvrir ses mises en scène avec un a priori favorable. A condition que cette sympathie assumée ne devienne pas de la complaisance. Ainsi, il faut admettre que sa nouvelle production n’est pas indiscutable. Puisque les classiques ne sont pas pour l’intimider, William Mesguich s’attaque à Comme il vous plaira de Shakespeare, ou plus exactement s’en empare, en en proposant une adaptation tout à fait libre et... modernisée. Mais ce n’est pas au titre du respect aux œuvres originales - d’autant que le respect ne signifie pas l’immobilisme - que nos réserves s’expriment. C’est l’utilisation qui est faite de la pièce qui nous laisse circonspect.
Le choix de cette comédie toute en poésie et en magie, n’est certes pas le fait du hasard. "Dans Comme il vous plaira", explique William Mesguich, tout est prétexte au jeu, le travestissement est roi, les corps sont vertige théâtral, les regards tressent le miroir qui réfléchit tous les possible."
Certes, l’intrigue de départ est bien là. Deux frères rivaux se détestent et c’est le plus loyal des deux qui doit fuir pour échapper à la vindicte de tyran du royaume. Au fond de la forêt, il retrouve un duc, vieux, sage et banni. Bien entendu, il est aussi question de plusieurs histoires d’amour. Tout cela est charmant mais on ne peut pas dire que la version qu’en propose notre jeune metteur en scène aille dans le sens de la simplification d’un récit déjà touffu. Quant aux références à l’air du temps, comme autant de clins d’œil appuyés, elles ne sont pas non plus un modèle de légèreté.
A trop vouloir en rajouter, comme étonné par la débauche d’effets et les efforts brouillons qu’il demande à ses comédiens, William Mesguich perd sa spontanéité et nous éloigne, sans qu’on comprenne bien pourquoi, de la fraîcheur de la pièce. Force est tout de même de reconnaître que le public de lycéens qui fréquente le Théâtre 13 apprécie l’atmosphère générale de ce spectacle et les gags, aussi téléphonés soient-ils.

Comme il vous plaira, de William Shakespeare, mise en scène de William Mesguich, avec Chris Egloff, Florent Ferrier, Benjamin Julia, Samantha Markowic, Marine Marty, Sarah Mesguich, William Mesguich, Laurent Montel et Laurent Prévot. Théâtre 13, jusqu’au 19 décembre. Tél : 01 45 88 62 22.

A propos de l'auteur
Stéphane Bugat

Laisser un message

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

S'inscrire à notre lettre d'information
Commentaires récents
Articles récents
Facebook