Critique - théâtre musical

Comédiens !

Rendez-vous du burlesque avec la musique

Comédiens !

1948 : le plus petit théâtre de Paris ouvrait ses portes il y a soixante-dix ans et mettait à l’affiche deux pièces d’un auteur alors encore peu connu qui allaient, ensemble, battre le record de longévité du répertoire de la capitale. La Cantatrice Chauve et La Leçon d’Eugène Ionesco, deux comédies farfelues ont scellé quelques 18.000 représentations dans son espace étroit et si convivial.

En laissant ouvertes ses portes, sa salle, sa scène et ses coulisses à d’autres œuvres. Au fil des ans La Huchette est devenu un monument à visiter comme la Tour Eiffel

Sa dernière nouveauté surfe sur deux genres qui se complètent en rythmes et sourires, la comédie et la musique. Ses auteurs forment un trio joliment burlesque, Éric Chantelauze pour les textes (dialogues et chansons), Raphaël Bancou pour la partition et Samuel Sené pour l’assemblage de l’ensemble sur la mini scène du mini théâtre. Leur coopération aboutit sur un autre trio, celui du vaudeville infernal où le mari, la femme et l’amant forgent ensemble une heure de quiproquos où plane l’ombre lyrique du Pagliacci de Leoncavallo.

C’est ici l’aventure de trois comédiens de province qui veulent conquérir Paris en y présentant leur ultime création, une histoire justement de femme volage et de mari cocu. Mais, patatras ce petit théâtre qui vient de naître et qu’ils rêvent d’investir n’a pas les dimensions nécessaires pour accueillir leurs décors, surtout cette armoire dans laquelle l’amant devrait pouvoir se dissimuler. Des bouts de carton coloré serviront de substitut et le petit piano droit ne pourra pas se contenter d’égrener des notes, il devra servir à tout, même de cuisinière à l’ancienne (vu de dos).

Dans sa robe bouffante, années « fifties », Marion Préïté a du pep et une voix aux aigus qui filent en vocalises dans les cintres, son mari a les traits tantôt ahuris, tantôt offensés de Fabian Richard oscillant constamment entre drôlerie et mélancolie et Cyril Romoli prête sa dégaine de rouleur de mécaniques à l’amant aussi empressé que poltron. Tous trois ont un parfait sens du rythme, tant dans les dialogues que dans les chansons. Ils le parsèment de trouvailles burlesques qui rebondissent, pif paf, comme des balles de ping pong. Dérision et bonne humeur sont au rendez-vous.

Théâtre de la Huchette, du mardi au vendredi à 21h, samedi à 16h et 21 h.
01 43 26 38 99 – www.reservation@theatre-huchette.com

Photos Lot

A propos de l'auteur
Caroline Alexander
Caroline Alexander

Née dans des années de tourmente, réussit à échapper au pire, et, sur cette lancée continua à avancer en se faufilant entre les gouttes des orages. Par prudence sa famille la destinait à une carrière dans la confection pour dames. Par cabotinage, elle...

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