Théâtre Jean Vilar (92 - Suresnes)

Vienne au temps de Lehar

Lyrique de l’Opéra de Paris à l’heure viennoise

Vienne au temps de Lehar

Il est bon que l’Atelier Lyrique de l’Opéra National de Paris soit confronté à des publics divers et variés. Aussi, l’idée du Théâtre Jean Vilar de Suresnes, ville de l’ouest parisien au pied du Mont Valérien, d’inviter la jeune compagnie dans le monde de l’opérette viennoise fut en tout point révélatrice de talents et d’idées.

L’Atelier Lyrique y a proposé un nouveau programme pour donner à de jeunes chanteurs et à des pianistes - chefs de chant en début de carrière, d’acquérir tous les atouts pour réussir dans un métier difficile. Placé sous le signe de "Vienne au temps de Lehar", le programme suresnois mit à l’épreuve des chanteurs étrangers, les plus nombreux à l’Atelier Lyrique et une soprano française. L’affiche propose Frühling ( Printemps) opérette en un acte de Franz Lehar, au titre attractif à la fin de cet hiver qui n’en finit pas. Une œuvre charmante, sans plus, mais qui constitua un test de qualité pour les apprentis chanteurs. D’autant plus probant qu’il s’agissait de chanter en V.O., en allemand sans trop d’accent. Ils ont bien passé l’épreuve. Vocalement, on sentait poindre quelques jolis talents, doublés de bonnes aisances scéniques. La soprano italienne Elisa Cenni et la soprano bordelaise Marie-Adeline Henry furent charmantes. Le ténor américano-espagnol Joel Prieto et le baryton polonais Bartlomiej Misiuda méritèrent tous les encouragements.

Justesse et légèreté

On raconte que Lehar fut inspiré par le Turandot de son ami Puccini pour son célèbre Pays du Sourire (Das Land des Lächeln). C’est peut être pousser le bouchon un peu loin ! Mais quelques mélodies du premier acte (Prendre le thé à deux, Pommiers en fleurs) mirent joliment en valeur les duettistes. Certes le ténor américain Jason.S.Bridges ne rappela guère le Sou-Chong du légendaire Richard Tauber, mais son duo avec la délicieuse Lisa, l’italienne Elisa Cenni fut exotique à souhait.

L’Orchestre - Atelier Ostinato, formation de chambre composée uniquement de premiers Prix de Conservatoire, sous la direction de Laurent Touche, accompagna avec justesse et légèreté les chanteurs. Supplément inattendu : il nous firent entendre la Symphonie de Chambre n° 1 ( Kammersymphonie n° 1 ) d’Arnold Schönberg qui n’avait pourtant aucune affinité, ni musicale, ni politique avec Lehar, et coup de chapeau à Joseph Lanner, l’ancêtre de la musique viennoise, contemporain des Strauss père et fils et largement antérieur à Lehar, avec son Tourbillon Galop qui résonne dans toutes les oreilles.

Atelier Lyrique de l’Opéra National de Paris Direction Christian Schirm. Orchestre-Atelier Ostinato Direction musicale Laurent Touche. Mise en espace : Stephen Taylor. Direction lyrique allemande : Renate Borie. Opéra Comique, le 20 février 2006, à 20 heures. Théâtre de Suresnes Jean Vilar, dimanche 5 mars à 17 heures.

A propos de l'auteur
Charles Rosenbaum
Charles Rosenbaum

Charles nous a quitté le 15 août dernier. Nous vous invitons à lire son portrait par Caroline Alexander.

Voir la fiche complète de l'auteur

Laisser un message

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

S'inscrire à notre lettre d'information
Commentaires récents
Articles récents
Facebook