Pollock de Fabrice Melquiot
Jackson Pollock né en 1912 à Springs et meurt en 1956. Drôle de personnage qui a un don inné pour être antipathique. Pourtant, sur sa route, une femme peintre, Lee Krasner tombe amoureuse de lui. Une passion faite de peinture, d’alcool, de coups, de génie. Paul Desveaux découvre Pollock à New York lors d’une rétrospective du peintre. Fasciné par les constellations de couleurs, les univers que l’on peut imaginer autour de l’œuvre de Pollock, surtout dans sa période des Drippings. Paul Desveaux imagine les deux peintres dans leur atelier. Il propose à Fabrice Melquiot de se lancer dans l’aventure.
Une réussite, car il est difficile de donner à voir la création et le processus artistique d’un peintre. Sous le prisme de Lee Krasner qui humanise ce « cow boy » mal dégrossi, nous entrons dans l’atelier de ce peintre, qui avale ses influences pour en cracher sa propre technique. Après les muralistes mexicains, Picasso, et l’automatisme surréaliste, il aboutit à l’ Action painting (peinture gestuelle) et à sa fameuse technique de projection de peinture sur une toile posée au sol, le dripping. Serge Biavan et Claude Perron forment ce couple de peintres. Sur la scène strictement délimitée dans un cadre comme celui d’un tableau mis à plat, nous entrons dans l’intimité fiévreuse de Pollock. Des boîtes métalliques et des bouteilles forment le cadre de cet espace de création. Deux cadres transparents serviront pour figurer les toiles comme autant de miroirs de création. Le texte de Fabrice Melquiot est vif, coloré comme une mosaïque. Parfois comme dans un jeu de rôle Lee Krasner prend les paroles de Pollock, ce dernier joue le rôle du journaliste ou des rares visiteurs de l’Atelier. Comme des fulgurances entre beuveries intempestives, et doute, Pollock raisonne en maître sur son art, oubliant qu’il doit tant à sa compagne qui a mis entre parenthèse sa carrière pourtant remarquée par Mondrian. Dans sa technique du dripping, Pollock tourne autour de la toile pour projeter de la peinture.
Paul Desveaux a imaginé une chorégraphie, un pas de deux ludique et douloureux exécuté par deux comédiens très inspirés Serge Biavan et Claude Perron, est la pétillante Lee Krasner. Ce spectacle donne une envie folle de revoir les toiles de Pollock et de découvrir celles de Lee Krasner.
© photo Elisabeth Carecchio
Pollock de Fabrice Melquiot, mise en scène Paul Desveaux, avec Serge Biavan et Claude Perron.
Jusqu’au 13 MAI Théâtre 71 Malakoff 015504809100
www.theatre71.com