Pour un oui ou pour un non
Issu de la technique d’écriture du nouveau roman ce texte de Nathalie Sarraute « Pour un oui ou pour un non », serait une déviation, voire une arborescence linguistique de cette école.
En effet ici, l’auteur semblerait vouloir, par artifice, occulter volontairement les schémas actanciels au profit du personnage. Ce jeu stylistique nous convient parfaitement parce que nous y gagnons en émotion. Nous sommes alors tendus et attentifs aux très belles personnalités des deux complices de scène : Jean Marie Russo et Paddy Sherlock. Tant et si bien que l’identité comédien/ personnage se superpose pour laisser apparaître un nouveau vecteur d’énoncé. Cette nouvelle mis à disposition du comédien se définirait par le terme « d’entité dramatique »
Pour schématiser, disons que l’on assiste à la conjugaison du couple : comédien/ personnage pour obtenir une nouvelle forme de parole. Pour sûr nos deux comédiens savent très bien jouer de cette fusion, ils savent parfaitement utiliser ce nouvel outil.
En fait ils vont au-delà du ton juste et du réalisme, ils cherchent et nous livrent des vibrations qu’ils vont chercher au plus profond d’eux- mêmes tout en sauvegardant leur spontanéité. On appelle cela de la séduction …C’est cette dernière qui nous retient en direction du plateau et qui nous restitue toute la qualité et la finesse du texte .On en saisit alors toutes les strates. C’est ainsi que s’offre le théâtre ! Merci Jean-Marie et Paddy de nous le livrer sur un plateau d’argent...
