Finnegans Wake – Chap. 1 de James Joyce
Le maçon ressuscité

C’est juste un chapitre de l’œuvre de Joyce. Donc beaucoup de choses en peu de temps. Le maçon Finnegan vient de mourir : il avait trop bu et a plongé du haut de son échelle. Mais il ressuscite parce qu’à sa veillée funèbre, un peu de whisky est tombé sur son corps, ce qui a suffi à le ranimer. Le voilà dans un dialogue avec un conteur, où il est question de la vie amoureuse, de l’histoire des langues et des héros du patrimoine irlandais. Pour réaliser cette transposition téméraire et impossible (mais vive les conquérants de l’impossible ! ), Antoine Caubet a choisi l’épure. La scène est un cercle de terre claire au sol. Un grand pantin blanc surplombe la scène, accroché à une perche. Un acteur seul, Sharif Andoura, porte le personnage de Finnegan et le texte complexe de Joyce. Malgré la vivacité de l’interprète, d’une présence rayonnante, l’exercice reste littéraire. C’est dire qu’il s’adresse plus aux « joyciens » qu’aux béotiens. D’ailleurs, il y a plein de « joyciens » dans la salle, fort heureux, tout à fait enthousiastes. Cette expérience difficile mais séduisante est à mettre au crédit de l’Aquarium tel que le dirige François Rancillac, ouvert vers un certain nombre de partenaires, tels que l’artiste associé, Antoine Caubet.
Finnegans Wake – Chap. 1 de James Joyce (D’erre rive en rêvière), traduction de Philippe Lavergne, mise en scène d’Antoine Caubet, lumière d’Antoine Caubet et Pascal Jory, Son de Valérie Bajcsa, violon de Louis-Marie Seveno, film d’Hervé Bellamy, pantin de Cécile Cholet, costume de Cidalia Da Costa, avec Sharif Andoura. Théâtre de l’Aquarium, cartoucherie de Vincennes, tél. : 01 43 74 99 61, jusqu’au 19 février. (Durée : 1 h 15). Texte chez Gallimard.
Photo Hervé Bellamy