Marseille – Théâtre Toursky et en tournée

De toutes beautés

Des femmes bravent les tempêtes par le rire

De toutes beautés

Elles sont marseillaises – d’origine ou d’adoption - et locataires d’un immeuble dont le béton a fait son temps et que les spéculateurs s’apprêtent à mettre en phase de réhabilitation. Moyennant quelques expulsions et des hausses de loyer. Il y a celles qui se soumettent, celles qui se rebellent, celles qui interrogent, celles qui cherchent l’issue de secours par des boulots qu’elles inventent à défaut de les trouver sur le marché.

Elles ont tous les âges, tous les profils, certaines s’entraident, d’autres s’évitent ou se jettent des peaux de bananes sous les pieds. Leur point commun est cette télé qui leur déverse des séries où la vie est toujours plus belle...

Sur ce thème Edmonde Franchi, comédienne, auteur, metteur en scène, une rondeur à l’esprit aigu a brodé une suite de saynètes douces amères à l’humour combatif. Le sort des femmes dans l’engrenage des problèmes de société est au cœur de ses écrits. Aux prises avec la solitude, le racisme ordinaire, les violences au travail ou dans les familles. D’aujourd’hui ou d’hier comme cette Carmenseitas inspirée de Mérimée et de Bizet sur la mémoire des cigarières de la Manufacture de Tabac de Marseille. Un spectacle de théâtre et de musique qui fit le plein il y a deux ans au Toursky, ce théâtre singulier des quartiers nord où De toutes Beautés vient être créé devant des salles combles.

Quand la misère a des ressorts burlesques

Tout commence par un reportage télé de bonne conscience où une journaliste vient interviewer les habitantes d’un immeuble promis à la rénovation. Au cœur du sujet des portraits de femmes dont cinq comédiennes caméléon se partagent les humeurs. Deux acteurs interviennent dans des actions parallèles, deux musiciens-chanteurs, Sylvie et Gilles Paz, un gars et sa guitare, une fille et ses chansons, racontent sur d’autres tons des vies déviées pourtant vibrantes. Une petite vieille s’impatiente, l’infirmière est en retard, elle va rater un épisode du feuilleton. Si elle doit quitter son logis où irait-elle avec sa Pomponette, sa chatte, ? Elle se dit qu’ils sont tous fadas, elle parle comme ça, elle est du pays. Une jeunette et son portable, une actrice en quête de rôles, un couple de filles, une trentenaire qui s’est inventé un job de vente à domicile de soutiens gorges « push-up », une retraitée qui continue de militer parce que quand on a été communiste on peut pas faire autrement, une solitaire enfermée dans sa maladie qui erre dans les escaliers parce qu’elle a oublié où elle était et qui elle est...

L’écriture est à la décontraction, au naturel. Le jeu suit le même rythme. La misère a des ressorts burlesques. On s’en émeut, on en rit. Gabriel Cinque, Catherine Lecoq, Catherine Sparta, Tania Sourseva et Edmonde Franchi qui leur a confectionné ces bouts d’âme, sont épatantes.

De toutes beautés, texte et mise en scène Edmonde Franchi, musique et chants Sylvie et Gil Paz, scénographie, régie vidéo : Arebroussepoil Prod, lumières et son Frédéric Peau, costumes Aurélie Guermonprez, direction d’acteur Gabriel Cinque. Avec Edmonde Franchi, Catherine Lecoq, Tania Sourseva, Catherine Sparta, André Lévêque, Sylvie et Gilles Paz, Gabriel Cinque.

En tournée :
Le 10 décembre à Simiane, le 13 décembre à la Penne sur Huveaune, le 27 janvier à Pertuis, le 17 mars à Lambesc, le 18 mars à Septèmes, le 24 mars à Ensuès, le 6 avril à Bouc-bel-air, le 2 octobre 2012 à Rousset...

A propos de l'auteur
Caroline Alexander
Caroline Alexander

Née dans des années de tourmente, réussit à échapper au pire, et, sur cette lancée continua à avancer en se faufilant entre les gouttes des orages. Par prudence sa famille la destinait à une carrière dans la confection pour dames. Par cabotinage, elle...

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3 Messages

  • De toutes beautés 4 novembre 2011 18:16, par edmonde franchi

    merci beaucoup à Caroline Alexander pour cet article. Il est tout à fait prés de ce que je voulais faire sentir dans ce spectacle.
    merci d’avoir pris la peine de l’écrire, les articles étant toujours des aides précieuses dans le difficile travail de diffusion d’un spectacle.
    _

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  • De toutes beautés 9 novembre 2011 22:17, par Isabelle Domenech (du festival théâtral de Coye-la-Forêt)

    Ce spectacle sera-t-il présenté en région parisienne ou au Festival d’Avignon cet été ? J’avais énormément apprécié Carmenseitas et Coeur à prendre et j’aimerais beaucoup avoir la possibilité de découvrir cette nouvelle création d’Edmonde Franchi. Merci.

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    • De toutes beautés 10 novembre 2011 12:28, par franchi

      Hélas nous n’avons pas de producteur et faute de moyens financiers nous ne pourront pas donner notre spectacle à avignon.
      mais merci de votre intérêt et de votre soutien. J’espère avoir l’occasion de revenir à coye dans ce festival si symphatique. Bien cordialement. edmonde

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