« Une reine en exil » de Jean Paul Chabrier

Vu par Jacky Viallon

« Une reine en exil » de Jean Paul Chabrier

Quelle étrange et subtile manière d’aborder une biographie sur le personnage quasiment mythique de la chorégraphe Pina Bausch.
Jean Paul Chabrier nous projette d’emblée dans le gestus de cette dernière. Il sait, comme dans les ouvertures de plateau qui sont typiquement propres à la chorégraphe, trouver dans l’agencement de son texte métaphorique sensations et effets de déroulement empruntés à la danse.
Dés le début du récit, c’est-à-dire, dés le début de la présentation originale de ce « tombeau » ( Pratique littéraire de l’époque Renaissance qui se donne pour objet de recueillir des célébrations poétique en hommage à la personne disparue ), Jean Paul Chabrier installe déjà au-delà des mots l’imagerie de toute une chorégraphie souterraine.
Jean Paul Chabrier propose donc en exergue à la notice biographique qui suit une sorte de mini dramatique relevant plus de l’énoncé d’un rêve que d’un monologue affirmé.
Comme par hasard, on ne peut pas s’empêcher de penser à une ambiance similaire ressentie dans un texte exégète de André Breton : « Alouette au parloir » qui parle ainsi : « -La rêverie- Est-il bien possible d’arrêter au passage cette personne fuyante, qui n’entend profiter de rien aussi bien que de nos moments d’inattention. » et l’héroïne de Chabrier de répondre, si nous étions dans un rêve littéraire « Les gens comme moi ne savent pas vivre, la seule façon qu’ils ont de se raccrocher à la vie, c’est de la rêver, ce qui consiste à rêver, comme je le fais. »

Dans la deuxième partie de cet ouvrage « Courte notice biographique de Pina Bausch », Jean-Paul Chabrier nous surprend à nouveau en jouant d’un procédé d’écriture assez habile. Il inscrit le déroulement de la biographie dans un récit descriptif de l’oeuvre qu’il habite d’un discours critique et littéraire.
On ressent la généreuse volonté de l’auteur à vouloir sauvegarder la mémoire de Pina Bausch et l’on pressent aussi quelque part une incitation à suivre, peut-être, sans doute, la direction d’un chemin initiatique…

Par Jacky Viallon,
4 nov.2OIO

« Une reine en exil » de Jean Paul Chabrier, éditions Actes-Sud-Papiers, coll. Apprendre, Mai 2010

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Jacky Viallon
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Jacky Viallon aurait voulu être romancier à la mode, professeur de lettres ( influencé par les petites nouilles en forme de lettres qu’on lui donnait tout petit dans sa soupe et qu’il taquinait avec sa grande cuillère en argent symbole d’une grande...

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