Patrick Dupond

Une étoile solaire du ballet s’est éteinte

Patrick Dupond

« La dernière star de la danse » et « L’enfant terrible de la danse » titrait Le Figaro au lendemain de la mort de Patrick Dupond le 5 mars 2O2O. « Une étoile adulée au delà du monde » commentait Libération et une « Légende française de la danse » écrivait Le point
C est dire le niveau de notoriété qu’avait atteint ce danseur étoile qui fit rêver et rajeunit le public du ballet pendant un quart de siècle. Il est décédé à 61 ans d’une « maladie foudroyante », loin des feux de la rampe, le visage marqué par les souffrances physiques et psychologiques, malgré la rencontre en 20O4 avec une bonne fée en la personne d’une ancienne basketeuse reconvertie dans la danse sacrée orientale qui lui permit de se ressaisir et de sortir de la dépression et de l’alcoolisme.
Les responsables du Ballet de l’Opéra de Paris où il intégra à l’âge de 10 ans l’Ecole de danse, remarquèrent et favorisèrent le développement de cette personnalité lumineuse, généreuse et fantasque. Les puristes reprochaient à Patrick Dupond ses libertés face aux règles de la danse académique, mais cette invention étaient mise en valeur par une présence en scène unique qui lui valut dès 1976 la médaille d’or et le premier grand prix au Concours international de Varna .
En 1975, il était entrée dans le Corps de Ballet de l’Opéra de Paris où il est nommé étoile à 21 ans en dansant « Vaslaw » chorégraphie créée pour lui par John Neumeier. Il y deviendra le directeur de la danse de 1990 et 1995. IL fait aussi l’expérience de la direction à la tête du Ballet français de Nancy en 1988 et 1989 et commença une carrière internationale (galas et grands ballets du répertoire) en multipliant des expériences avec Roland Petit (« Nana » créée avec lui), Maurice Béjart, Murray Louis, Alwin Nikolaîs, Twila Tharp ou Alvin Ailey.
C’est Pierre Bergé, en tant que président de l’Opéra de Paris qui l’appela au poste de directeur de la danse . Une nouvelle direction nommée à l’Opéra de Paris met fin en à ses fonctions de directeur de la danse, mais le conserve comme étoile. Il est mis à pied et puis mis dehors de la troupe en 1997, après avoir accepté de figurer au jury du Festival de Cannes, sans en avoir demandé l’autorisation à sa hiérarchie.
Après cette année 1997 commence une descente aux enfers pour Patrick Dupond qui souffre de ne plus être une star, malgré le soutien indéfectible de Max Bozzoni, son premier professeur et de Claude Bessy qui l’a accueilli à l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris. Il entre dans la quarantaine et multiplie les excès qui provoquent un accident de voiture dont il sort avec134 fractures et une main arrachées. Neuf mois après, Il remonte en scène mais dans des spectacles sans avenir. C’est de nouveau une dépression jusqu’à la rencontre avec celle qui sera auprès de lui jusqu’à la fin.
Photo Opéra de Paris/ Serge Moatti

A propos de l'auteur
Yves Bourgade
Yves Bourgade

Journaliste, critique free-lance Yves Bourgade a occupé plusieurs postes au sein de l’AFP où il fut responsable des rubriques théâtre, musique et danse de 1980 à 2007. Comme critique musique a collaboré notamment à la « Tribune de Genève » (1971-1988)...

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