Le Théâtre Dunois

Une petite scène pour grand théâtre jeune public

Le Théâtre Dunois

Si aujourd’hui s’adresser au jeune public est une affaire si entendue que même les grandes institutions théâtrales s’y sont mises, en 1999, c’est en véritable pionnière que Nelly Le Grevellec décide de dédier la petite scène alternative du Théâtre Dunois aux enfants. Pionnière, elle l’est d’autant plus qu’elle n’aime pas « le théâtre pour enfants », du moins celui qui, sous cette étiquette, n’offre rien d’autre qu’un univers formaté et prêt à consommer comme les cartables, trousses et autres fournitures pour enfants qui fleurissent dans les allées des supers marchés. Pour elle, « l’enfant est un être en devenir et on ne grandit qu’en étant confronté à ce qu’on ne connaît pas ». Forte de cette conviction, mais sans grands moyens financiers, elle se dit que l’avenir est du côté de la création émergeante. Aux jeunes artistes qu’elle rencontre, elle ne propose pas de créer des spectacles pour enfants, mais les invitent , dans la diversité de leurs formes, théâtre, musique, danse, à venir chez elle confronter leurs créations aux regards des jeunes spectateurs.

Un territoire du rêve et d’initiation

Pour aider les enfants à grandir, Nelly le Grevellec a sélectionné une vingtaine de spectacles qui conjuguent l’art et le plaisir, excitent l’imaginaire et « chahutent le réel pour mieux l’apprivoiser ». Parmi les troupes invitées, le fameux Teatro delle Briciole dont les créations, qui tisonnent la relation entre l’individu et la collectivité, se veulent territoire d’initiation. Avec La République des enfants ( à partir de 8 ans) et l’Ogre déchu une surprenante adaptation du Petit Poucet (à partir de 4 ans), la troupe offrira aux jeunes spectateurs l’occasion de vivre des expériences aussi peu banales que bouleversantes, voire inquiétantes, ce qui ne va pas sans délices (Janvier 2013).

« Quand on rêve d’émancipation, il faut compter avec le principe de réalité », c’est ce dont il sera question avec Galère , le premier volet de la trilogie de Jon Fosse Le Manuscrit des chiens proposé par l’équipe Amin Compagnie théâtrale.

Le spectacle, à voir en temps scolaire ou en famille, raconte avec humour et distance, les tribulations d’un chien d’appartement qui n’en peut plus d’être choyé par sa maîtresse et rêve d’indépendance et d’aventures. Sa fuite ne va pas sans avanies canines et autres déboires, tant il est vrai qu’il n’est pas si facile d’être un chien solitaire ( 7 au 18 novembre - à partir de 8 ans). Un peu plus tard, la même troupe proposera un conte documentaire qui raconte la triste et édifiante histoire d’un oiseau qui ne savait pas voler Le dernier Dodo d’après le Dindon et le Dodo de Gilles Clément ( 2 février au 8 mars - à partir de 5 ans)

A la fois créateur et passeur

Associée depuis l’année dernière au Théâtre Dunois, l’Amin Compagnie théâtrale, qui s’est fait une spécialité de petites formes tout terrain et l’animation d’ateliers, parallèlement à ses créations, mènera toute la saison un travail de sensibilisation artistique et d’animation culturelle. « Situé au cœur du 13è arrondissement, le Théâtre Dunois a été le témoin d’un véritable bouleversement architectural qui implique une autre façon de vivre ensemble. Une modification qui nous conduit nécessairement à ancrer nos activités dans le territoire et à être des passeurs » explique Nelly le Grevellec.

Vivre ensemble dans la Cité, rire, rêver, réfléchir autour de ce qui fait notre environnement est le fil rouge d’une saison qui frappe ses trois coups le 2 octobre avec Un jardin sous la lune , destiné aux bambins à partir de 2 ans.

Concocté par le plasticien metteur en scène Vincent Vergogne à partir des poèmes de Marcelle Delpastre, paysanne, conteuse, mémorialiste et considérée, à l’instar de Max Rouquette, comme un des plus grands écrivains occitans du XXè siècle, le spectacle est envoûtante féerie d’images et de mots. Les enfants sont accueillis en musique sous un tipi où Vincent Vergogne a conçu une installation de bois flottés, de fontaines gazouillantes, de lanternes magiques. Un jardin miniature foisonnant de végétaux, bruissant d’insectes où la poésie et la nature s’associent pour révéler à nos têtes blondes, et aux plus grands, les beautés et la magie du monde.

Le geste militant d’hier, qui consiste à privilégier la création contemporaine et les spectacles qui bousculent, et n’en pas démordre, fait aujourd’hui du Théâtre Dunois un lieu de référence en matière d’éveil au monde et à l’art vivant. Ce que ne dément pas la programmation de cette nouvelle saison.

Théâtre Dunois 01 45 84 72 00

Photo Mustapha Azeroual Un jardin sous le lune

A propos de l'auteur
Dominique Darzacq
Dominique Darzacq

Journaliste, critique a collaboré notamment à France Inter, Connaissance des Arts, Le Monde, Révolution, TFI. En free lance a collaboré et collabore à divers revues et publications : notamment, Le Journal du Théâtre, Itinéraire, Théâtre Aujourd’hui....

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1 Message

  • Semaine des Arts et des medias 12 mars 2016 18:17, par Alexandra MOREIRA DA SILVA, directrice adjointe de l’Institut d’Études (...)

    Mesdames, Messieurs,

    Madame,

    L’UFR Arts et Médias organise cette année du 14 au 18 mars 2016, la Première Semaine des Arts et Médias.

    Cet événement cherche à montrer et mettre en valeur l’ensemble des aspects caractéristiques de l’UFR et de ses 4 départements : Cinéma et Audiovisuel, Institut de la Communication et des Médias, Institut d’Etudes Théâtrales et Médiation Culturelle. Il s’agit au cours de cette semaine de montrer les différentes facettes des activités des uns et des autres : des cours, des séminaires, des spectacles ou des expositions, et des recherches.

    En cliquant sur le lien ci-dessous, vous pourrez avoir accès directement à la page du programme complet de la Semaine des Arts et Médias qui figure sur le site Intranet de l’Université.

    http://www.univ-paris3.fr/la-semaine-des-arts-et-medias-venez-nombreux--376146.kjsp?RH=ACCUEIL

    Nous sommes heureux de vous convier à cette manifestation.

    Très cordialement.
    Pierre Letessier, Directeur de l’Institut d’Études théâtrales (Sorbonne Nouvelle - Paris3)
    Alexandra Moreira da Silva, Directrice adjointe de l’IET

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