La fête des roses d’après Penthésilée d’Heinrich von Kleist

Une évocation efficace de Penthésilée

La fête des roses d'après Penthésilée d'Heinrich von Kleist

Dans un espace sobre et lumineux en forme d’arc de cercle, Norah Krief, vêtue d’un long manteau, s’avance posément, installe sur le pupitre son texte et annonce qu’elle va nous raconter l’histoire de Penthésilée. Son ton convivial, ses mimiques et ses gestes expressifs instaurent une complicité immédiate avec l’auditoire. Nous sommes en Grèce, pendant la guerre de Troie avec le jeune héros Achille et la jeune reine des Amazones. La conteuse ôte son manteau et Penthésilée apparaît. Sylvain Maurice n’a repris qu’une petite partie de l’œuvre imposante de Kleist. Il s’est intéressé au personnage de Penthésilée et à sa relation amoureuse avec Achille, en accordant une large place à la Fête des roses, cérémonie au cours de laquelle les Amazones s’accouplent avec des Grecs qu’elles ont capturés. Penthésilée est un personnage déchiré entre sa fidélité aux règles de ses ancêtres et son attirance pour Achille. Les sentiments sont bien faibles face aux poids de l’héritage de son peuple. Elle reste un personnage tragique, l’Amazone l’emporte sur la femme et la conduit vers la démesure et la monstruosité.
Les excellents musiciens Dayan Korolic et Rishab Prasanna créent un véritable dialogue musical avec le texte et participent à la progression de la tension dramatique. Norah Krief, incarne avec talent la conteuse et les différents personnages, et nous fait vivre les scènes mouvementées ou plus intimes de cette histoire. Elle passe avec fluidité, du souffle épique aux registres pathétique et tragique et incarne avec brio toute la puissance du personnage de Penthésilée.

La fête des roses d’après Penthésilée d’Heinrich von Kleist
Texte français : Ruth Orthmann et Éloi Recoing
Version scénique et mise en scène : Sylvain Maurice
Avec Norah Krief et les musiciens Dayan Korolic et Rishab Prasanna
Composition originale : Dayan Korolic
Scénographie : Sylvain Maurice
Lumière : Rodolphe Martin
Costumes : Olga Karpinsky
Régie générale et lumière : Fabien Vandroy
Régie son : Eliott Hemery ou François Mallebay
Régie plateau : Tanguy Louesdon
Réalisation informatique et musicale, design sonore basse : Joseph Escribe
avec la collaboration technique d’André Neri
Construction totems : Adrien Alessandrini et Mehdi Mazouzi
Construction décor : lycée Jules-Verne de Sartrouville
Crédit photo : Simon Gosselin

Du 07 au 29 juillet : 13h30 (relâches les 19 et 26) au 11•Avignon | 11, boulevard Raspail
Durée 1h05

A propos de l'auteur
Brigitte Coutin
Brigitte Coutin

professeur de lettres modernes en lycée

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