La danse au Festival d’automne à Paris

Loin des pointes et des entrechats

La danse au Festival d'automne à Paris

Fidèle à ses origines, il y a pas loin d’un demi-siècle, le Festival d’Automne à Paris témoigne, avec le programme de danse de son édition 2017, d’une ouverture avant tout à ce qui se fait de nouveau, loin des pointes et des entrechats de la danse classique.
Le programme d’ensemble de la manifestation correspond également justement à la place que la danse dite « contemporaine » a prise dans la vie artistique, en tous les cas en France, à coté du théâtre et de la musique. La capitale n’est-elle pas dotée d’un Centre national de la danse et à Chaillot d’un Théâtre national de la danse, sans oublier le Ballet de l’Opéra de Paris qui n’oublie pas de passer commandes à des chorégraphes vivants.
Emmanuel Demarcy-Mota a, comme directeur du Festival d’Automne à Paris, les mêmes ambitions qu’il s’est fixé comme directeur du Théâtre de la Ville à Paris. A savoir : « la quête de nouveaux territoires et de formes renouvelées et le soutien à la création et aux aventures singulières ».
Cette démarche l’a ainsi conduit à proposer cette année un « Portrait de Jérôme Bel » tout au long de neuf rendez-vous avec ce danseur et chorégraphe français qui collabore avec le Théâtre de la Ville depuis 2000 et avec le Festival d’Automne à Paris depuis 2009. On verra des pièces anciennes de Jérôme Bels mais également deux créations, dont une par le Ballet de l’Opéra de Lyon (29 novembre au 2 décembre, Maison des Arts de Créteil) et Un spectacle en moins (8 au 10 décembre Théâtre d’Aubervilliers).
Ce « portrait » devrait permettre de mieux saisir la personnalité, parfois difficile à comprendre, mais qui questionne toujours, de Jérôme Bel que d’aucuns considèrent comme un « passeur », d’autres comme un provocateur…parfois insaisissable, ne craignant pas d’apparaître comme, par exemple un « recycleur pop » dans The show must go on de 2001, une sorte de « manifeste conceptuel » pour certains...
La reprise de sa pièce Cédric Andrieux de 2009 est à recommander : c’est un

leftabrégé » de la danse des vingt dernières années, l’histoire commune de toute une génération de danseurs à travers la trajectoire d’un ancien interprète de Merce Cunningham et du Ballet de l’Opéra de Lyon (17 octobre -15 décembre, successivement à Saint-Quentin en Yvelines, à Paris à l’ Espace Cardin et à Chelles). Gala qui date de 2015 et qui enchante toujours avec son mélange d’interprètes professionnels et amateurs de tous âges, est remonté du 4 octobre au 23 décembre, successivement à Paris au Théâtre du Rond-Point, à Compiègne, Saint-Ouen, Chelles, Pantin et Bobigny. « Qu’est-ce qui fait que l’on danse ? » est aussi l’interrogation que pose dans Gala Jérôme Bel.
C’est au Centre Georges Pompidou à Paris qu’est lancé le programme danse 2017 du Festival d’ Automne à Paris : le jeune danseur français Noé Soulier que l’on surnomme déjà le « chorégraphe philosophe », règle les différents mouvements de six monteurs-régisseurs qui manipulent pour Performing Art vingt quatre tableaux choisis dans les collections du Musée d’Art Moderne (13 -15 septembre). Une interrogation sur « tout ce qui fait danse ».
Les chorégraphes feminines ont par ailleurs la part belle cette année : de la Chinoise Wen Hui (27 au 30 septembre) à la Capverdienne Marienne Monteiro Freitas (13-21 décembre), en passant par la Danoise Mette Ingvartsen (5-8 octobre) , la Ruwandaise Dorothée Munyaneza (18 octobre-1er décembre), la Française Maguy Marin avec une création (6-9 décembre), la Franco-autrichienne Gisèle Vienne (7-16 décembre) et l’Ivoirienne Nadia Beugré (8-10 décembre).
Enfin 25 danseurs qui inventent eux-mêmes leurs gestes, composent la fresque que propose dans « 10.OOO gestes », le chorégraphe français Boris Charmatz qui se limite à avoir imaginé le concept de ce spectacle et seulement 400 gestes repris par les interprètes (19-21 octobre à Chaillot à Paris).

46ème Festival d’Automne à Paris 13 septembre -21 décembre 2017, abonnement et réservation 01 53 45 17 17.

Photos « 10.000 gestes »/ B Charmatz ©Tristam Kenton, Cédric Andrieux/ J Bel© Marco Caselli

A propos de l'auteur
Yves Bourgade
Yves Bourgade

Journaliste, critique free-lance Yves Bourgade a occupé plusieurs postes au sein de l’AFP où il fut responsable des rubriques théâtre, musique et danse de 1980 à 2007. Comme critique musique a collaboré notamment à la « Tribune de Genève » (1971-1988)...

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