La Dame de chez Maxim de Georges Feydeau

La Dame de chez Maxim de Georges Feydeau

Des soirées qui pétillent des lendemains qui déchantent, cette maxime pourrait devenir la devise du Docteur Petypon. La môme Crevette brûle les planches !

Le pauvre docteur Petypon se réveille avec une « gueula Línea ». Le docteur a le réveil acariâtre. Après une soirée très arrosée et en galante compagnie, l’honorable praticien se trouve fort dépourvu en découvrant que la dame qui ronfle dans l’alcôve conjugale n’est pas Gabrielle, son épouse mais La Môme Crevette. S’il est frivole le soir, il veut être respectable le jour ! Tout, mais absolument tout se ligue pour jeter Petypon dans un imbroglio de quiproquo. L’arrivée de son oncle venu demander à Gabrielle, qu’il n’a jamais vu, de l’aider pour les fiançailles de sa pupille, va être le grain de sable annonciateur de moult problèmes ! L’oncle à héritage est séduit par sa jolie nièce qui n’a pas froid aux yeux. Un mensonge en amène dix autres. Quiproquos, maladresses, mufleries Petypon exporte son drame en province !

Chez Feydeau le mari volage est toujours puni !

Feydeau a troussé un vaudeville un peu fou en 1899. Par expérience, nous sommes un peu méfiant des tentatives de modernisation et autres actualisations des œuvres de ce prince de la comédie. Feydeau a tout prévu pour ses pièces, et il indique par des didascalies très précises les déplacements et autre détails. Nous parlons d’une époque où les metteurs en scène rois n’existaient pas. Les auteurs comme Victorien Sardou ou Feydeau tiennent à diriger eux-mêmes les comédiens, refusant de laisser leurs œuvres aux mains d’un régisseur ou du doyen de la troupe. Les metteurs en scène modernes qui ont décidé de faire fi des indications de l’auteur, où de mettre des considérations politiques ont tous échoués. Feydeau, c’est une machine de guerre pour faire rire. Son texte est dense, percutant où tout est dosé pour infléchir à ses personnages un rythme effréné.

La Dame de chez Maxim que nous propose Johanna Boyer, très Rock ‘en roll, est une réussite. Nous sommes cueillis par tant de talent et d’ingéniosité. Nous lui pardonnons les coupes sombres faites dans le texte, car la pièce reste parfaitement lisible et drôle. Johanna Boyer a compris qu’il fallait faire une mise en scène rythmée, un peu folle. Elle jette, impitoyablement la troupe dans cette course avec La môme Crevette. Il est vrai que Vanessa Cailhol a des arguments qu’il est difficile de réfuter. Cette comédienne, qui porte avantageusement le corset, a le tempérament d’une meneuse de revue. Elle chante, danse, joue avec un abattage propre à enthousiasmer le pire des rabats joie. Pamela Ravassard joue le rôle de Gabrielle Petypon. Elle est le négatif de la Môme Crevette, vêtue comme une grenouille de bénitier, elle n’a pas un physique facile. Pauvre Gabrielle, dont le bon cœur est mis en écharpe. Pamela Ravassard joue également Madame Vidauban, la parisienne. A part Vanessa Cailhol et Florian Choquart (Petypon) tous les comédiens jouent au moins deux rôles sans distinctions de sexe, ce qui nous offre des compositions cocasses. Les protagonistes jouent, dansent, chantent sans un temps mort. Le dispositif scénique est constitué de trois estrades mobiles, comme des boîtes transparentes obturées par un tulle. Nous sommes dans un jeu de dupe, un jeu de transparence où le paraître est plus important que l’être. « Et aller donc c’est pas mon père » le cri de guerre de notre danseuse du Moulin Rouge, devient maxime en province. Comme son regard est avisé sur cette société. Johanna Boyer nous offre un spectacle décalé, mené par une troupe sur vitaminée !

La Dame de chez Maxim de Georges Feydeau Mise en scène Johanna Boyer, Adaptation de Johanna Boyer et Pamela Ravassard   Avec Vanessa Cailhol (La Môme Crevette), Florian Choquart (Petypon), Arnaud Dupont (Mongicourt, La Duchesse), Lauri Lupi (Etienne, Corignon, l’Abbé), Garlan le Martelot (Clémentine, le Duc), Pamela Ravassard (Gabrielle, Madame Vidauban), Vincent Viotti (Le Général Petypon du Grêle) et la participation du musicien Mehdi Bourayou (Emile) 1h35 sans entracte

Théâtre Rive Gauche 6, rue de la Gaîté 75014 Paris
Les jeudis, vendredis et samedi à 19H00

A propos de l'auteur
Marie-Laure Atinault
Marie-Laure Atinault

Le début de sa vie fut compliqué ! Son vrai nom est Cosette, et son enfance ne fut pas facile ! Les Thénardier ne lui firent grâce de rien, théâtre, cinéma, musée, château. Un dur apprentissage. Une fois libérée à la majorité, elle se consacra aux...

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