Paris-Théâtre de l’Etoile du Nord - jusqu’au 5 décembre
KRANKENSTEIN d’Alexis Ragougneau
Le rire avant les frissons
- Publié par
- 23 novembre 2008
- Critiques
- Jeune Public
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Ancêtre du Docteur Folamour, Frankenstein est né en 1818 de l’imagination de Mary Shelley, sa première victime, éclipsée qu’elle fut par la sulfureuse renommée d’un personnage devenu le symbole des folies humaines et de ses dangers, et le prototype du film d’horreur noir et blanc.
L’adaptant librement pour le jeune public, Alexis Ragougneau fait du monstre baptisé « la chose sans nom », le porte-parole de la quête d’identité et du droit à la différence, sans s’éloigner de la trame de l’histoire.
Le héros a beau troquer son F contre un K, se faire simple étudiant en médecine, dont l’enfance fut écrasée par un père autoritaire et une mère un peu foldingue qui lui demande s’il a « bien lavé son kiki » (rires dans la salle), il se démasque par les douteux bricolages auxquels il se livre au fin fond de son laboratoire. Ils sont, bien entendu, désastreux et l’humanoïde difforme, violent et abruti qui en résulte, est jeté sur une décharge sauvage parmi les rebus de notre société de consommation. La créature vient demander des comptes à son créateur et c’est toute la famille qui y laisse des plumes.
La mise en scène qui fait des clins d’oeil au cinéma allemand des années 30, le décor, la bande son, les lumières, le jeu appuyé des comédiens – parfois jusqu’à la caricature - tout concourt à désamorcer le fantastique et l’angoisse au profit de la comédie et du rire.
Krankenstein de Alexix Ragougneau. Mise en scène Frédéric Ozier avec Antoine Cholet, Frédéric Jessua, Emilie Patry, Aurélien Osinski
Mardi, jeudi, vendredi séance scolaire 14h30 ; mercredi tout public 14h30
Théâtre de L’Etoile du Nord 01 42 26 47 47. Durée : 1 h – à partir de 9 ans.