En attendant Les Molières... Arnaud Denis
Lundi 28 mai 2018, la trentième cérémonie des Molières aura lieu à la salle Pleyel. Les nommés de cette trentième édition auront le cœur qui battra plus vite. Nous avons sélectionné quelques uns d’entre eux pour nous faire part de leur joie !
Arnaud Denis nous reçoit au théâtre 14 où il interprète « L’Idiot » de Dostoïevski. Il est nommé dans la catégorie Révélation masculine pour son interprétation dans « Jean Moulin, évangile » de Jean-Marie Besset, pièce jouée au mois de septembre dans ce même théâtre. Il est un peu chez lui au Théâtre 14, puisqu’il a présenté « Les Femmes Savantes » avec Jean-Laurent Cochet dans le rôle de Philaminte, et un remarquable « Don Juan ».
Arnaud Denis est grand, mince, le regard ténébreux, et comme nous le souffle Molière, bien fait de sa personne. Même si le nom de sa compagnie est Les compagnons de la Chimère, son regard sur le théâtre est plein d’acuité avec une suprême élégance.
En toute simplicité, il vient nous donner ses impressions sur cette nomination.
WT : Arnaud Denis, vous êtes nommé pour la première fois aux Molières dans la catégorie Révélation. Nous attendions cette nomination pour « Les Fourberies de Scapin » que vous aviez mis en scène et interprété ou pour « Dom Juan » crée dans cette salle. Quelle a été votre sentiment ?
Arnaud Denis : Oui c’est bien la première fois, et ce fut très inattendu.
Pour Scapin, que nous jouions au théâtre du Lucernaire, je n’y pensais pas, puisque le théâtre ne faisait pas partie alors des salles éligibles aux Molières. Mais depuis les règles ont changées.
A l’annonce de cette nomination, j’ai ressenti un grand sentiment d’étonnement. Je pensais être dans un créneau à part. J’ai crée ma propre compagnie, et mes spectacles furent joués au théâtre 14, au théâtre 13, au Lucernaire et certains furent repris dans des théâtres privés comme « Les Fourberies de Scapin » au Petit Montparnasse.
WT : La catégorie dans laquelle vous êtes nommé nous interpelle, Révélation.
Arnaud Denis : Je pense à Raphaëline Goupilleau que fut nommée dans cette catégorie pour « Une souris verte ». Dans son discours de remerciement, plein d’esprit, elle disait qu’il fallait 10 ans pour être révélée !
Les gens ont votés pour moi dans cette catégorie, même si les gens du métier me connaissent, parce que cette catégorie leur semblait plus adaptée. Parfois pour certaine nomination, les votes soulignent plus un parcours qu’un rôle.
WT : Comment avez-vous appris la bonne nouvelle ?
Arnaud Denis : C’est par un texto de Sébastien Azzopardi. Sébastien est ami. J’admire sa fantaisie, son courage et comment il mène ses projets.
WT : Il est vrai que Sébastien Azzopardi et vous, avaient beaucoup de points communs. Vous n’hésitez pas à faire des spectacles avec plusieurs comédiens. Vous ne cherchez pas le vedettariat, et ne montez pas vos projets avec des têtes d’affiches.
Arnaud Denis : Vous savez désormais l’affiche avec une « star » ou une vedette ne garantit pas le succès. Le théâtre est un îlot d’aventure. Ce sont les spectacles qui sont les vedettes. Nous sommes dans une phase où les metteurs en scène sont un peu des Don Quichotte. Ils arrivent à faire venir ceux qui n’allaient pas ou plus au théâtre.
WT : Ce que vous dites est d’autant plus vrai que le spectacle « Dernier Coup de Ciseaux » adapté et mise en scène par Sébastien Azzopardi tient l’affiche depuis 2011, et sans tête d’affiche.
Vous avez eu déjà des prix, quel est celui qui vous a le plus marqué. ?
Arnaud Denis : Sans aucun doute Le Prix du Brigadier. J’étais très honoré et ému. C’était une merveilleuse reconnaissance.
(Décerné pour sa mise en scène et son interprétation pour « Les Femmes Savantes ») note de la rédaction.
WT : Depuis l’annonce de votre nomination, avez-vous constaté un regard neuf sur vous, de nouveaux contacts, de nouvelles propositions ?
Arnaud Denis : Il y a des retours étonnants. Il y a des choses qui bougent. Cela confirme que c’est arrivé au bon moment. Finalement cette annonce a boosté les propositions, et en a confirmé d’autres.
Ainsi, je serai à la rentrée au théâtre de Poche-Montparnasse pour « La Ménagerie de Verre » mise en scène de Charlotte Rondelez et au mois de janvier, je monte « Les Liaisons Dangereuses » avec Clémentine Célarié et moi dans Valmont, au théâtre Montparnasse.
WT : Questions traditionnelles : avez-vous préparé un discours et savez vous comment vous serez habillé ?
Arnaud Denis : Pour le discours, je n’ai rien préparé mais je vais y penser pour ne pas être pris au dépourvu…..
Pour la tenue, je ne sais pas encore.