Théâtre des Bouffes Parisiens

Dialogues de bêtes

Elle les a compris

Dialogues de bêtes

2004, est (entre autres) l’année de la commémoration du cinquantenaire de la mort de Colette, la dame du Palais Royal. Cet été, Pierrette Dupoyet, la papesse d’Avignon, a fait une évocation poétique de cette amoureuse de la vie et de la littérature. Dialogues de bêtes, présenté aux Bouffes Parisiens, met en scène Kiki la doucette et Tobie le chien. On le sait, Colette aimait les animaux. A force de les observer, elle a su décrypter le langage des bêtes, décrire les états d’âmes de nos amis domestiques. Cela commence donc comme un conte moderne. Kiki la doucette et Tobie le chien partent en vacances. Le voyage ferroviaire n’est pas une partie de plaisir pour les quadrupèdes. Kiki, la chatte, enrage d’être prisonnière dans son panier, et Tobie, le chien, guète anxieux une caresse de sa maîtresse.
Sans fausse fourrure, sans moustache postiche, Jean-Paul Muel et Jean-Jacques Moreau sont comme chatte et chien. Il suffit à Jean-Paul Muel d’une main qui griffe et d’une syllabe qui siffle pour que l’on reconnaisse le félin. Jean-Jacques Moreau porte un bonnet à la Sherlock Holmes qui semble être les oreilles du brave Tobie. Son œil battu, son sourire las, construisent à merveille son personnage de brave toutou.

Dialogues de bêtes est un régal. Colette est peut-être un auteur un peu galvaudé. Ces dernières années, les nombreux films qui lui furent consacrés tentaient surtout de faire étalage de sa vie scandaleuse, en laissant de côté son sens inné de la littérature. Or, Colette savait décrire une situation avec le mot juste, le mot précis, dépeindre un personnage avec l’adjectif adéquat. Dans Dialogues de bêtes, on prend un plaisir de gourmet à écouter le texte. La mise en scène d’Anne Kreiss simple, sans fanfreluche, sans accessoire inutile, nous projette dans un monde poétique où l’homme comprend les animaux. Il faut évidemment souligner l’interprétation truculente et tendre de Jean-Jacques Moreau et Jean-Paul Muel. Les maîtres d’animaux reconnaissent dans les deux comédiens leurs animaux familiers. On arrête de faire ses griffes sur le coussin Jean-Paul, aux pieds Jean-Jacques, peut on entendre en sortant du théâtre. Ennemi des bêtes s’abstenir.

Dialogues de bêtes, de Colette. Mise en scène d’Anne Kreiss, avec Jean-Paul Muel, Jean-Jacques Moreau, Vanessa Devraine. Théâtre des Bouffes Parisiens. Tél : 01.42.96.92.40.

A propos de l'auteur
Marie-Laure Atinault
Marie-Laure Atinault

Le début de sa vie fut compliqué ! Son vrai nom est Cosette, et son enfance ne fut pas facile ! Les Thénardier ne lui firent grâce de rien, théâtre, cinéma, musée, château. Un dur apprentissage. Une fois libérée à la majorité, elle se consacra aux...

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