Décès de Wladyslaw Znorko
Fin de parcours d’un porteur de rêves
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- 14 mars 2013
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Wladyslaw Znorko, metteur en scène, comédien et écrivain d’origine polonaise, né à Roubaix en 1958, est mort d’une crise cardiaque dans la nuit du 4 au 5 mars 2013 à Marseille. Il a passé une partie de sa jeunesse à proximité de la gare ferroviaire de Croix–Wasquehal en région Nord-Pas-de-Calais, côtoyant un monde qui allait profondément marquer et inspirer ses orientations artistiques. Après avoir étudié la peinture, sa rencontre avec le théâtre se place sous le signe du voyage, et plusieurs de ses spectacles intègrent des éléments liés au chemin de fer.
Lorsque en 1981, il fonde à Lyon sa compagnie “Cosmos Kolej” (“découverte de l’univers“) ses créations, associant des expressions artistiques pluridisciplinaires, trouvent une relation à la réalité dans la rue, les gares ou autres lieux de passage, avant d’entrer dans les théâtres. Il avait une capacité à créer des images fortes et poétiques à partir de bricolages astucieux et d’objets hétéroclites ou détournés, qui mêlés au jeu des comédiens et la musique constituaient autant d’invitations à des voyages imaginaires et oniriques sans frontières. Ses conceptions et son esthétique l’ont fait comparer à Tadeusz Kantor, dont il s’est certes inspiré, puis éloigné en forgeant sa propre identité.
En 1994, il s’installe pour un séjour de sept ans aux îles Blasket à l’ouest de l’Irlande, dont les paysages sauvages nourrissent sa réflexion et sa création. De retour à Marseille en 2001, il s’installe avec sa compagnie dans une usine désaffectée du quartier Saint-Antoine, nommée “La Gare Franche “( ! ) face à la mer, pour de nouvelles expérimentations et poursuivre un parcours ponctué aujourd’hui d’une trentaine de réalisations, dont la plupart ont été présentées dans une vingtaine de pays européens et sud-américains.
Le Passage du cap Horn, dernière réalisation du Cosmos Kolej (2011)
Parmi les plus marquantes, on peut citer La Cité Cornu ( 1992), Chvéik au terminus du monde (1993), Ulysse à l’envers (1994), Alpenstock (1998), Mon golem (2009) ou encore les deux spectacles adaptés des œuvres de Bruno Schulz, Le Traité des mannequins (2004) et Les Boutiques de cannelle (2005). En écrivant sa biographie ironique, Wladyslaw Znorko avait prévu sa mort en 2058. Si son cœur n’a pas tenu jusque-là, il laisse le souvenir d’un homme attachant, artisan talentueux et inspiré du théâtre.