Décès de Wladyslaw Znorko

Fin de parcours d’un porteur de rêves

 Décès de Wladyslaw Znorko

Wladyslaw Znorko, metteur en scène, comédien et écrivain d’origine polonaise, né à Roubaix en 1958, est mort d’une crise cardiaque dans la nuit du 4 au 5 mars 2013 à Marseille. Il a passé une partie de sa jeunesse à proximité de la gare ferroviaire de Croix–Wasquehal en région Nord-Pas-de-Calais, côtoyant un monde qui allait profondément marquer et inspirer ses orientations artistiques. Après avoir étudié la peinture, sa rencontre avec le théâtre se place sous le signe du voyage, et plusieurs de ses spectacles intègrent des éléments liés au chemin de fer.

Lorsque en 1981, il fonde à Lyon sa compagnie “Cosmos Kolej” (“découverte de l’univers“) ses créations, associant des expressions artistiques pluridisciplinaires, trouvent une relation à la réalité dans la rue, les gares ou autres lieux de passage, avant d’entrer dans les théâtres. Il avait une capacité à créer des images fortes et poétiques à partir de bricolages astucieux et d’objets hétéroclites ou détournés, qui mêlés au jeu des comédiens et la musique constituaient autant d’invitations à des voyages imaginaires et oniriques sans frontières. Ses conceptions et son esthétique l’ont fait comparer à Tadeusz Kantor, dont il s’est certes inspiré, puis éloigné en forgeant sa propre identité.

En 1994, il s’installe pour un séjour de sept ans aux îles Blasket à l’ouest de l’Irlande, dont les paysages sauvages nourrissent sa réflexion et sa création. De retour à Marseille en 2001, il s’installe avec sa compagnie dans une usine désaffectée du quartier Saint-Antoine, nommée “La Gare Franche “( ! ) face à la mer, pour de nouvelles expérimentations et poursuivre un parcours ponctué aujourd’hui d’une trentaine de réalisations, dont la plupart ont été présentées dans une vingtaine de pays européens et sud-américains.

Le Passage du cap Horn, dernière réalisation du Cosmos Kolej (2011)

Parmi les plus marquantes, on peut citer La Cité Cornu ( 1992), Chvéik au terminus du monde (1993), Ulysse à l’envers (1994), Alpenstock (1998), Mon golem (2009) ou encore les deux spectacles adaptés des œuvres de Bruno Schulz, Le Traité des mannequins (2004) et Les Boutiques de cannelle (2005). En écrivant sa biographie ironique, Wladyslaw Znorko avait prévu sa mort en 2058. Si son cœur n’a pas tenu jusque-là, il laisse le souvenir d’un homme attachant, artisan talentueux et inspiré du théâtre.

A propos de l'auteur
Jean Chollet
Jean Chollet

Jean Chollet, diplômé en études théâtrales, journaliste et critique dramatique, il a collaboré à de nombreuses publications françaises et étrangères. Directeur de publication de la revue Actualité de la Scénographie de 1983 à 2005, il est l’auteur de...

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2 Messages

  • Décès de Wladyslaw Znorko 11 avril 2013 09:37, par LAMBAERT Pascale

    Je suis très triste d’avoir appris le décès d’un Ami d’enfance bêtement en tapant son prénom et NOM, sur l’Ipad, certainement par Nostalgie, je ne savais pas ce qu’il était devenu.........
    Je suis contente qu’il ait pu accomplir son rêve, vivre de son talent.......
    Il est, cependant parti rejoindre les etoiles et le Cosmos trop vite, je suis effondrée, j’ai beaucoup de peine........
    Il faisait ses études à BAUDELAIRE sur ROUBAIX, moi a l’EIC sur TOURCOING, il venait souvent déjeuner, au cafe du Theatre, nous faisions partie de la même bande, c’est le premier garçon qui m’a offert des roses rouges cachées sous son manteau, j’étais hospitalisée, il a croise mes Parents et à fait bonne impression.....
    Il faisait parti d’un groupe de musique, d’un groupe de poète, il l’etait deja, tres brillant, il répétait dans une cave sur CROIX.....nous refaisions le Monde........
    souvenirs, souvenirs.
    J’aurais temps aime encore échange avec lui et ses amis.
    Bon courage à sa conjointe et à sa troupe.
    Tu vois Wladys je ne t’avais pas oublié...........

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  • Décès de Wladyslaw Znorko 4 juin 2013 15:44, par Eric Mousnier-Lompré

    Comme Pascale LAMBAERT, j"ai, par hasard, tapé son nom sous Google et, au début, bien du mal à croire cette nouvelle. J’ai été au lycée Baudelaire à Roubaix en même temps que lui, mais perdu de vue car parti à Sète vers 1978. Je suivais de loin en loin sa carrière à la lecture d’articles dans le Monde. Qu’il reste dans un univers créatif est ce que je lui souhaite comme vie après la mort.

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